Actualité économique du 9 juillet

 

 

 

 

 

Le scandale de trop

 

Cela avait commencé avec la perte de trading de la première banque américaine, JPMorgan, qui à cause de placements risqués, a perdu la modique somme de 2 milliards de dollars (et un milliard supplémentaire semble en péril) en l’espace de six mois. Un trader français aurait pris des risques inconsidérés. 

Mais l’histoire des manipulations des taux Libor (les taux interbancaires auxquels les banques se prêtent entre elles) est sans doute le scandale de trop. Les têtes sont d’ailleurs tombées dans la banque anglaise Barclays et notamment celle de son célèbre directeur général Bob Diamond. La banque a dû payer 290 millions de livres pour mettre fin à l’enquête internationale concernant cette complicité plutôt étrange entre des traders qu’ont révélé des courriels. Mais l’affaire est loin d’être terminée. Une vingtaine d’établissements de La City est mise en cause. De plus, les autorités britanniques estiment qu’en tenant du compte du fait que les taux Libor servent de base de calcul à de nombreux produits financiers, les particuliers et les entreprises ont pu être impactés par cette affaire.

Michel Barnier, le commissaire européen au Marché intérieur, veut durcir les abus de marché. Il remet sur le devant de la scène l’idée d’une séparation des activités des banques comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. La règle Volcker (EU) a permis d’interdire aux établissements de collecter les dépôts des clients et dans le même temps d’effectuer des opérations très spéculatives tel le trading pour compte propre. De l’autre côté de la Manche, la règle Vickers sépare juridiquement les activités des banques à travers des filiales qui doivent se recapitaliser indépendamment les unes des autres.

En France, François Hollande a promis de protéger les dépôts des Français avec une séparation qui serait plutôt de type américaine.


 

La hausse des tarifs de l’énergie limitée

 

La Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, Delphine Batho, a annoncé que l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité ne dépasserait pas l’inflation, soit 2%, dans le but de ne pas affecter encore un peu plus le pouvoir d’achat des ménages. GDF-Suez voulait une augmentation de 4,1% des tarifs du gaz, alors que les prix ont déjà été gelés lors du dernier trimestre 2011 et qu’une procédure est en cours pour annuler cette décision de l’ex premier ministre François Fillon. Une hausse rétroactive de l’ordre de 10% n’est d’ailleurs pas impossible pour répercuter l’augmentation des coûts d’approvisionnement. Par ailleurs, la hausse des tarifs des trains Intercités et TER atteindra également 2%.

 

La France se finance à taux négatifs

 

La France fait désormais partie du cercle très fermé des pays se finançant à taux négatifs. L’Agence France Trésor, qui gère la dette de l’Etat, a annoncé ce lundi avoir émis pour 8 milliards d’euros à court terme (3 et 6 mois) à taux négatif, un phénomène qu’ont déjà connu l’Allemagne, l’Autriche ou encore le Danemark. Cela montre plusieurs choses. D’abord, la dette française est bien reconnue comme une valeur refuge pour les investisseurs qui sont prêts à payer pour sécuriser leur argent. Surtout, cela prouve que les dettes à haut risque, comme celle de l’Espagne ou de l’Italie, ne sont plus attractives.

La décision de la Banque Centrale Européenne (BCE) de ramener le taux de rémunération des dépôts à 0% est un signal donné aux banques pour qu’elles octroient plus de crédit aux ménages et aux entreprises. Les banques, dont les dépôts ne sont plus rémunérés, placent une partie de leurs fonds dans des titres d’Etat et les sommes en jeu sont énormes : plusieurs centaines de milliards par jour, ce qui a pour conséquence de faire baisser les taux.

 

En bref, l’Espagne va obtenir un an de plus pour ramener son déficit public à 3% du PIB. Initialement prévu pour 2013, l’objectif va être ramené à 2014 en raison d’une récession plus forte que prévue. Le PIB a reculé de 0,3% au premier trimestre. C’est la deuxième fois en six mois que l’Espagne obtient un rallongement. Mais cette fois-ci, le pays pourrait devoir présenter des mesures d’austérité en contrepartie comme une hausse de la TVA pour trouver 30 milliards d’euros d’économies supplémentaires.