L’Espagne emprunte peu et cher

 

L’adjudication espagnole était très attendue et les résultats sont clairs : le pays a offert des montants modestes avec des rendements très élevés mais il a tout de même réussi à emprunter ce qui montre qu’il a encore accès aux marchés. L’Espagne a adjugé pour 2,07 milliards d’euros de dette à deux, quatre et dix ans, soit un peu plus que le maximum de 2 milliards annoncé, la demande ayant été forte pour toutes les lignes offertes. Le taux à 10 ans est ressorti à 6,04%. C’est plus que les 5,74% d’avril mais moins que le niveau sur le marché secondaire. 

Toujours sur le dossier espagnol, le Fonds Monétaire International (FMI) va publier un rapport lundi, dans lequel il estime à 90 milliards d’euros les besoins des banques espagnoles, dont près de 50 pourront être couverts par les plus gros établissements du pays. Il faudra donc injecter environ 40 milliards d’euros au total.

 

 

Virage surprise en Chine

 

Les spécialistes s’attendaient à une quatrième baisse depuis novembre dernier du taux sur les réserves obligatoires pour favoriser l’activité du crédit. Mais la banque centrale chinoise a surpris en annonçant une baisse de 25 points de base de son taux directeur sur les emprunts et les dépôts à un an pour le ramener à 3,25%. Son taux de crédit a également été réduit de 25 points de base à 6,31%. L’institution tente de trouver des solutions au ralentissement progressif de son économie. Selon les prévisions, la croissance chinoise devrait atteindre 8,2% en 2012, la plus faible depuis 1999. Le pays est aussi touché dans ses exportations à la cause de la crise dans la zone euro, son premier marché. Par conséquent, un virage semble de plus en plus primordial. Le gouvernement chinois veut redonner un coup de fouet à la demande intérieure, bien trop souvent galvaudée. Son objectif est de la ramener à 45% du PIB d’ici 2016, contre 36% actuellement. La Banque Mondiale appuie sur cette idée, en demandant à la Chine de sortir de sa logique systématique de relance par les infrastructures pour se concentrer sur la consommation, pas seulement avec des crédits d’impôts ciblés, comme cela a été promis, mais avec un système de sécurité sociale.  

 

 

 

Les entreprises françaises soulagées

 

La pression fiscale sur les petites et moyennes entreprises (PME) devrait être moins forte que prévue. Le gouvernement de François Hollande avait promis la suppression de la taxe professionnelle instaurée par Nicolas Sarkozy qui avait permis aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à deux millions d’euros par an de réduire par deux leur imposition. Bercy a reconnu que la suppression claire et nette serait difficile à faire passer. L’idée est de trouver un système fiscal qui épargne les petites entreprises, mais il faudrait alors trouver les 3 milliards de manque à gagner pour les finances publiques. De plus, les très petites entreprises (TPE) pourraient conserver la possibilité d’effectuer des heures supplémentaires non défiscalisées. 

Enfin, la tendance semble également évoluer sur le projet de la taxation des intérêts d’emprunts. François Hollande avait prévu d’interdire la déductibilité des intérêts d’emprunts liés à l’achat de titres de participation, voyant en cela une incitation à la spéculation. Mais il s’est aperçu que cela permettait aux entreprises de se tourner vers l’étranger. L’idée serait de plafonner cette niche fiscale, et non plus de la supprimer.