La BCE prête à intervenir
Alors que Mario Draghi s’était plutôt montré distant lors de sa dernière allocution en affirmant que les gouvernement devaient prendre leurs responsabilités, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) a été beaucoup plus compréhensif ce jeudi. Il faut dire que l’envolée des taux espagnols et la menace pressante autour d’une sortie de la Grèce de la zone euro ont enflammé les marchés ces derniers jours. Mario Draghi a ainsi laissé la porte ouverte à une intervention rapide de l’institution qu’il dirige via sans doute la réactivation de son programme de titres, particulièrement d’obligations souveraines. Car avant que les fonds de solidarité (FESF puis MES) puissent acheter de la dette, la BCE est le seul organisme à pouvoir le faire. 200 milliards d’euros de dette ont déjà été rachetés par la BCE qui avait également réalisé des retraits de liquidités du même montant, pour éviter d’être accusée de monétiser les dettes, ce que ses statuts lui interdisent. Depuis, deux opérations d’injection de liquidités d’un montant total de 1 000 milliards d’euros ont été effectuées. Les marchés sont tous largement passés dans le vert après cette annonce, l’euro a gagné du terrain face au dollar et les rendements espagnols, qui frôlaient les 7,7%, sont retombés en dessous des 7% en fin de journée.
Pas d’accord en Grèce
Alors que la troïka des créanciers internationaux poursuit ses visites à Athènes, les discussions entre les partis de la coalition au pouvoir n’ont pas abouti à un accord ce jeudi concernant le nouveau plan de réduction des dépenses publiques d’un montant de 11,5 milliards d’euros. Elles reprendront lundi. On sait déjà qu’environ 5 milliard d’euros seront consacrés au ministère du travail, avec des réductions des retraites et des aides sociales. Le reste sera réparti sur différents ministères, notamment celui de la santé. Ce plan est très important pour la crédibilité du nouveau gouvernement dans la lutte contre les déficits, au moment où les créanciers du pays (UE, BCE, FMI) sont à Athènes pour vérifier si les promesses sont mises en place et si le versement du plan d’aide de 130 milliards d’euros peut se poursuivre ou non.
Alcatel-Lucent va supprimer 5 000 emplois
L’équipementier réseaux, qui voit son carnet de commandes se vider à cause de la crise que traversent les télécoms en Europe, a annoncé la suppression de 5 000 emplois dans le monde, sans préciser combien d’emplois français seraient concernés par ce plan. Le groupe a annoncé jeudi une perte de 254 millions d’euros pour le deuxième trimestre. Ce plan fait partie d’un plan beaucoup plus large de réduction des dépenses de l’ordre de 1,25 milliard d’euros d’ici la fin de la 2013. L’action Alcatel-Lucent a accusé une baisse 6,06%, la plus forte perte journalière du CAC40 ce jeudi, à 0,82 euro.