Athènes veut moins de rigueur

 

Le nouveau gouvernement grec, formé après le verdict des dernières élections législatives du 17 juin, veut renégocier les mesures d’austérité qui ont permis au pays d’acquérir un deuxième plan d’aide international d’un montant de 130 milliards d’euros ainsi que d’un effacement de dette du secteur privé de l’ordre de 107 milliards d’euros. En clair, il veut non seulement repousser les échéances de réduction du déficit public, mais également rediscuter du fond. Sur le premier point, les grecs reçoivent l’appui de la plupart des représentants européens qui estiment que les deux élections législatives ont pu retarder la mise en place des réformes. La Grèce pourrait avoir deux ans de plus pour ramener son déficit public à 2,1% du PIB, jusqu’en 2016 donc, contre 9,3% fin 2011. Mais sur le second, les soutiens ne risquent pas d’être légion. En effet, le nouveau gouvernement grec souhaite des aides pour travailleurs pauvres, une baisse de la TVA dans la restauration et l’agriculture, une indemnisation chômage de deux ans au lieu d’une actuellement. Ce n’est pas tout : le programme du nouveau gouvernement prévoit aussi un gel des suppressions d’emploi, l’arrêt de la baisse des rémunérations des salariés et des pensions retraites, pas d’impôt supplémentaire et le relèvement du seuil le plus bas de l’impôt sur le revenu. Soit autant de souhaits auxquels ne devraient pas souscrire, ou avec difficulté, la troïka des créanciers internationaux (Banque Centrale Européenne, Union Européenne, Fonds Monétaire International). 

 

 

Le patrimoine de l’Etat s’élève à 880 milliards d’euros

 

Bercy a rendu public le montant de son patrimoine. Il est évalué à 880 milliards d’euros fin 2011, c’est 25 milliards de plus que pour 2010. Les immobilisations matérielle représentent plus de la moitié avec une valeur de 453 milliards d’euros. On peut par exemple citer les routes et ouvrages d’art (103 milliards), les matériels militaires (38 milliards) ou encore les bâtiments dont l’Etat est propriétaire comme les ambassades ou les consulats (55 milliards). Les immobilisations incorporelles (coûts de développement des systèmes d’armes, fréquences hertziennes…) valent elles 30,9 milliards d’euros. L’actif circulant (stocks, créances) est estimé à 110 milliards d’euros.

Enfin, les parts de participation que détient l’Etat représentent 229 milliards d’euros dont 26 milliards dans EDF, 9,1 milliards dans France Télécom et 5,2 milliards dans La Poste. Les produits de participation ont atteint 7,5 milliards d’euros. EDF a versé 1,8 milliard à l’Etat actionnaire, GDF-Suez 1,2 milliard, et la Caisse des Dépôts 1,1 milliard.

 

 

En bref, le Crédit Agricole cherche à vendre sa filiale grecque Emporiki. Les agences de notation ont souvent reproché l’exposition des banques françaises à la Grèce qui serait évaluée à 44,4 milliards d’euros. Trois banques locales, National bank of Greece, Alpha Bank et Eurobank EFG seraient intéressées pour entrer dans le capital.

Bankia, la quatrième banque espagnole, qui a été nationalisée, a annoncé qu’elle cèdera pour 30 milliards d’actifs immobiliers d’ici 2015, soit la moitié de son portefeuille actuel. Son coefficient d’exploitation (soit le rapport entre les charges d’exploitation et le produit net bancaire) devrait être ramené de 60% à 40% d’ici trois ans.