Une sortie de la Grèce de la zone euro coûterait cher à la France

 

On comprend mieux pourquoi les dirigeants européens ne souhaitent pas que la Grèce quitte la zone euro car cet événement aurait des répercussions importantes sur les finances publiques, et ce constat est particulièrement vrai pour la France. Cela coûterait au pays aux alentours de 70 milliards d’euros dans le pire des prévisions, 66,4 milliards selon l’école de management IESEG. Ce chiffre tient compte d’une dévaluation de 50%, conséquence du retour à une monnaie nationale moins forte que l’euro. Mais d’où cet argent vient-il et pourquoi la France ferait partie des pays les plus touchés ? Tout simplement car Paris possède la deuxième part au capital de la Banque Centrale Européenne (BCE) et est le deuxième contributeur au Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). Or, la Grèce doit 100 milliards à la BCE, liés aux plans d’aides. En cas de sortie, la Grèce ne pourrait rembourser que la moitié. Et les pertes de la BCE sont directement répercutées sur les banques centrales des pays qui devront la recapitaliser. C’est donc la Banque de France qui serait concernée avec pas moins de 20 milliards à trouver, auxquels on pourrait rajouter 10 milliards de provisions si Athènes ne parvient pas à rembourser ses obligations à la BCE. 

De plus, le FESF a lui aussi prêté à la Grèce mais a aussi participé à la restructuration de sa dette. Une perte d’environ 23,5 milliards est à prévoir. 

Enfin, Paris a prêté directement 10 milliards d’euros à la Grèce. Une somme qui pourrait ne jamais être remboursée en cas de sortie de la zone euro.

 

 

Du travail pour Moscovici

 

Pierre Moscovici vient d’être désigné ministre de l’économie. Si les prochaines élections législatives confirment la gauche au pouvoir, l’ancien directeur de campagne de François Hollande aura fort à faire à Bercy. Premier dossier chaud : la situation en Grèce. Les nouvelles élections qui auront lieu dans le pays font craindre une sortie de la Grèce de la zone euro, ce que ne souhaitent évidemment pas les dirigeants européens, avec en tête François Hollande et Angela Merkel (voir ci-dessus). Deuxième dossier : les premières réformes du quinquennat et notamment les premières réformes fiscales : taux d’imposition à 75% pour les revenus dépassant 1 million d’euros par an et suppression (ou plafonnement) des niches fiscales. Enfin, il y aura aussi le budget 2013 à préparer ce qui ne sera pas chose aisée étant donné le contexte très incertain et les prévisions de la Commission Européenne sur le budget français et la croissance, toutes deux plus faibles que celles de François Hollande. 

 

Succès de la première adjudication de l’ère Hollande

 

Pas de soucis pour les taux d’emprunt à moyen terme de la France. La France a émis 9,2 milliards d’obligations à moyen terme (2 à 5 ans), bien au-dessus des volontés du Trésor qui avait fixé une fourchette de 7 à 8 milliards d’euros.  Les titres à 5 ans ont été placés à 1,72%, le niveau le plus bas depuis la création de la zone euro il y a 13 ans. Ce n’est pas une surprise. Dans un environnement économique difficile, les investisseurs choisissent des valeurs refuges et sûres pour acquérir des titres de qualité. La dette française en fait partie. Tout comme l’Allemagne. Le 10 allemand était à un plus bas à 1,48% ce mercredi à 17h.

 

 

L’Union Européenne a fait savoir qu’elle souhaitait que les actionnaires puissent participer aux votes concernant la rémunération des dirigeants et le plafonnement des bonus. Jusqu’ici, ils n’avaient qu’un rôle consultatif. 

Le Fonds Monétaire International félicite l’Italie et estime que le pays est en bonne voie. L’institution internationale soutient Mario Monti dans sa volonté de créer de la croissance, en parallèle des plans d’austérité. Elle souhaite aussi que l’Italie poursuive la recapitalisation de ses banques pour que ces dernières puissent continuer de distribuer du crédit. Le FMI prévoit une baisse de la croissance de 1,9% en 2012.

Enfin, la BCE  a confirmé qu’elle avait placé certains établissements bancaires grecs sous assistance et qu’elle avait cessé de leur distribuer des liquidités en raison de leur sous-capitalisation.