Outre la situation en Grèce qui monopolise les attentions, voici le reste de l’actualité économique du lundi 13 février.

 

 

 

La France n’interdit plus les ventes à découvert

 

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé la levée de l’interdiction de ventes à découvert sur dix valeurs financières françaises. Elle avait été mise en place en août dernier puis reconduite en novembre pour tenter de réduire la volatilité des actions des banques et des compagnies d’assurance dans un marché marqué par la crise de la dette souveraine et par le manque de liquidités des banques sur le marché interbancaire. La France n’avait pas été la seule à l’adopter puisque la Belgique, l’Espagne ou encore l’Italie en avaient décidé de même. Ainsi, les valeurs April Groupe, Axa, BNP Paribas, CIC, CNP Assurances, Crédit Agricole, Euler Hermès, Natixis, Scor et Société Générale étaient concernées par cette interdiction. L’utilité de cette réforme avait été très contestée par les spécialistes des marchés pour qui elle ne permettrait pas d’éviter la chute des valeurs bancaires. Les chiffres leur donnent plutôt raison. La capitalisation boursière la Société Générale a plongé de 57% en 2011 et celle du Crédit Agricole de 54%. Les valeurs bancaires ont d’ailleurs pris un sérieux coup de frein aujourd’hui. Certains investisseurs avaient déjà pris des positions à découvert dès lundi matin en attendant de savoir si l’AMF allait poursuivre ou non l’interdiction qui prenait fin samedi. La Société Générale a clôturé en baisse de 2,19%, Crédit Agricole a perdu 3,64% et BNP Paribas 2,07%. Les investisseurs ont sans doute un peu craint du fait que le marché ne soit plus protégé des ventes à découvert. Selon certains traders, cette décision montre que l’AMF a confiance en l’avenir, ce qui est une bonne nouvelle. La vente à découvert consiste à vendre un actif, la plupart du temps un titre, qu’on ne possède pas le jour où la vente est négociée. Si la valeur de cet actif baisse après la vente, le vendeur peut le racheter et réaliser une plus-value qui ne peut pas dépasser la valeur de l’actif. En revanche, si elle monte, la perte est illimitée contrairement à l’acheteur qui ne peut pas perdre plus que sa mise initiale.

 

Emploi et croissance sont les priorités d’Obama

 

Alors que son mandat arrive à expiration en fin d’année, Barack Obama reste très actif. Il a annoncé un alourdissement de la fiscalité des hauts revenus et d’importances mesures de relance de la croissance lors de la présentation de son budget pour 2013. Il souhaite par exemple taxer les revenus des millionnaires à hauteur de 30%. En dix ans, il voudrait dégager 4 000 milliards  d’économies. De plus, 350 milliards seront alloués à des programmes de créations d’emploi  et 476 milliards pour de grands travaux, principalement routiers. Il table sur un déficit de 901 milliards en 2013 contre 1 300 milliards aujourd’hui, soit 5,5% du PIB de 2013 contre 8,5% en 2012. Par ailleurs, le gouvernement américain a abaissé ses prévisions de croissance et prévoit désormais une hausse de 2,7% du PIB cette année et de 3% en 2013.

 

François Hollande inquiète les banques

 

Dans son programme pour l’élection présidentielle, François Hollande prévoit trois réformes phares qui concernent les banques et les marchés : une taxe sur les transactions financières, une augmentation de 15% de l’imposition sur les bénéfices des banques et la séparation des activités de dépôt des activités d’investissement. Des spécialistes estiment que la mise en place de ces trois mesures pourrait réduire de 10% les résultats annuels des établissements financiers français (BNP, Société Générale, Crédit Agricole et Natixis) soit un coût de 1,7 milliard. Alors que certains pensent que ces mesures sont confuses et dangereuses, d’autres attendent de connaître les arguments des banques, jusqu’ici pas très nombreux. A partir de mercredi, les banques publieront leurs résultats annuels. C’est BNP Paribas qui se lancera en premier suivi de la Société Générale. Les valeurs bancaires, qui ont connu une belle hausse ces dernières semaines (+ 30% pour la SG) grâce notamment à l’opération de financement de la BCE, pourraient stagner ces prochains mois en attendant de connaître le verdict des élections présidentielles en mai prochain.