L'Abbé Pierre incarnera l’image du partage, de la charité et de l’humilité. Franc, direct et parfois provocateur, il n’y allait pas par quatre chemins pour dire le désespoir des autres : « Mes principaux défauts sont l’indiscipline et l’impatience. Dois-je les réprimer ? Les cultiver ? Le dilemme est terrible, parce que c’est pour cela que les gens m’aiment » disait il. Au soir de sa vie, le prêtre évoquait la mort comme "une impatience" : "La mort, c'est la sortie de l'ombre. J'en ai envie. Toute ma vie, j'ai souhaité mourir".
Ce sont ces valeurs universelles d'amour et de partage que devraient véhiculer la foi et les religions et qui font défaut dans notre monde de plus en plus matérialiste.
Lors de son voyage au Maroc en 1959, le roi Mohamed V avait demandé à l'Abbé de reconstruire des bidonvilles ; l'IRAMM (Institut de Recherche et d'Action contre la Misère du Monde), créé peu avant par l'Abbé Pierre, puis devenu l'IRAM (Institut de Recherche et d'Application des Méthodes de développement) en 1957-1958, se chargera des travaux pendant plusieurs années, faisant de même dans d'autres pays. Mohamed V a mème envoyé le prince héritier Moulay Hassan, futur Roi Hassan II en France pour un stage de 2 jours sur l'habitat rural.
Si avec la perte de l'Abbé la France est "touchée dans son coeur", les hommes épris de justice, de tolérance, de paix sont "touchés dans leur conscience" d'avoir perdu ce que le monde a produit de meilleur pour élever leur parole et défendre leur cause.
Adieu l'Abbé
Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons
Mes condoléances à sa famille et à tous les français.