Titre fort prudent du quotidien L’Union : « La première attribution de marché de l’A304 devant la justice ». C’est ce qu’on appelle un titre informatif factuel. Mais cette branche autoroutière des Ardennes qui doit relier Charleville à Charleroi représente un chantier de 330 millions d’euros, pour 31 km. Un million d’euros du kilomètre, ce n’est pas rien. Les emplois échapperont aux entrepreneurs du BTP régionaux, tout comme une tranche de 26 millions d’euros qui profitera à un consortium regroupant Spie Batignolles et Bouygues. Alors qu’un groupement régional était moins disant de 6,10 %. Le tribunal administratif en débattra le 22 juin prochain.
Moins disant n’est pas mieux disant, mais la société Urano, chef de file d’un groupe d’entrepreneurs de Champagne-Ardennes se pose vraiment des questions. Le prix de soumission pour un chantier autoroutier est le premier critère décisif, Urano avait proposé plus de six pour cent de moins que ses concurrents, et bizarrement, la préfecture de région avait initialement tenté d’exclure les entrepreneurs locaux du marché. Les politiques de la région avaient alors protesté, d’où un remaniement de l’appel d’offres.
Début décembre 2010, la DRE revoyait son dispositif et créait une tranche dite E pour la réalisation d’un tronçon reliant la préfecture des Ardennes à Charleroi, en Belgique. Urano pouvait donc présenter son projet pour le terrassement et huit ouvrages d’art. Finalement, Valerian (Spie Batignolles, Bouygues, Demathieu et Bard) l’emportaient : Urano se classait second, à 3,5 points d’écart sur l’ensemble des critères alors que, sur le prix, Urano raflait la totalité des 55 points de ce critère (contre 41 pour le concurrent retenu).
Les trois autres critères sont moins cruciaux (20, 17 et 8 points) et Urano conteste fortement que son projet ait été moins performant ou moins sûr que celui du groupement national qui allait au final l’emporter.
Le quotidien L’Union, qui rapporte l’affaire, souligne que le choix avait délégué au groupe Egis dont la « proximité » avec les grands groupes européens de BTP (dont Bouygues et Spie sont parmi les mieux classés) ne serait plus à démontrer. Bien sûr, la « proximité » de Bouygues avec le locataire de l’Élysée n’est pas mentionnée. Les langues, « pas forcément perfides », commente L’Union, se délient mais pas au poins de mettre en cause des connivences. Nous ne sommes pas dans un cas similaire à ceux des frégates de Taïwan ou du Karachigate, admettons-le bien volontiers.
Mais il y a quand même des interrogations. L’offre retenue, celle de Valerian, comporte des variantes alors que l’appel d’offres stipulait qu’aucune alternative ne pouvait être présentée.
Si l’État couvrira 55 % des coûts, le reliquat est dévolu aux collectivités territoriales. Échaudées par le précédent du financement du TGV Est, celles-ci trouvent l’affaire un peu saumâtre. On peut aussi se poser d’autres questions. Pourquoi la DRE (devenue Dreal, dir. régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, ce qui fait toujours plus classieux que le seul équipement) doit-elle absolument faire appel à un cabinet privé d’ingeniérie ? Les Dreal ne recrutent plus de polytechniciens, de centraliens, d’ingénieurs des mines et des ponts, de gadz’arts (Arts & métiers) ? La question de la proximité d’Urano ou d’autres entrepreneurs locaux avec les collectivités territoriales de la région (Reims est, par exemple, désormais, une municipalité socialiste) n’est évidemment pas soulevée par le quotidien régional.
Conclusion de l’article : « De là à dire qu’Egis aurait été « tamponné » au grand bonheur de la Dreal qui avait dû revoir sa copie, il n’y a qu’un tour de langue en bouche en moins. Mais, à l’examen des comptes, 1 580 000 euros, ça peut faire saliver. ». Egis tamponné (approuvé), et bientôt Egis poissé (selon l’expression de Luc Ferry dans un tout autre contexte) ? Il appartiendra au tribunal administratif d’en décider.
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Autre titre de [i]L’Union [/i]du jour :
« Le fils d’un chef d’Etat africain suspecté de malversation / Rolls et Ferrari s’envolaient de Vatry ». Il s’agit du fils du président de la Guinée équatoriale.
Conclusion :
« [i]l’indécent rejeton – qui prélève[/i] « un impôt révolutionnaire » [i]sur le bois et profite de la manne pétrolière – a depuis été suspecté de blanchiment d’argent ou de corruption par la justice américaine et espagnole. En vain. En France, une enquête a déjà été classée sans suite en 2007… faute de preuves.[/i] ».
Voir :
[url]http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-fils-dun-chef-detat-africain-suspecte-de-malversation-rolls-et-ferrari-senvolaient-[/url]
P.-S. – ils font quoi, les sèches et secs de rédac ? Il y aurait une justice hispano-étasunienne à présent ? On préférera : les justices américaine et espagnole. Allez, sans rancune aucune.
Et pendant ce temps-là les travaux n’avancent pas !
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