A toi en qui je crois

C’était il y a longtemps mais il y a des choses que l’on n’oublie pas, même plus de quarante ans après.

Je ne saurais dater mes premiers souvenirs de toi mais je n’étais encore qu’une toute petite fille quand je t’ai nommé pour la première fois.

Ton allure fière et si particulière, ton timbre de voix à nul autre pareil et cette démarche que je pourrais reconnaître, aujourd’hui encore, parmi celle de tes semblables. 

J’ai toujours gardé cette photo de toi et moi au milieu de ce décor féerique. Photo que j’ai fièrement montrée à mes enfants et qui, je le sais en ont éprouvé une certaine jalousie.

Les années ont passé j’ai grandi et subitement, un jour, tu es sorti de ma vie. Je n’en garde pas de souvenirs particuliers mais c’était sûr, tu ne serais plus à mes côtés.

L’adolescente rebelle que j’étais a pris le parti de ne même plus parler de toi. Et quand les gens abordaient ton sujet je n’expliquais rien, sinon que je t’avais chassé de ma vie. Trop fière pour faire comme si c’était important que tu sois là. Tu ne m’étais pas indispensable alors pourquoi continuer à faire comme si…

A quoi bon faire semblant ?!

J’ai grandi et pris en maturité. Mais pas assez sans doute puisque longtemps j’ai mis un point d’honneur à t’ignorer.

J’ai été trahie, humiliée  et fut la risée des gens bien intentionnés qui pourtant m’avaient prévenu.

Non, je ne changerai pas d’avis sous prétexte qu’un jour je deviendrai une maman. Non, je ne ferai pas comme « les autres ». Non, en passant « du côté des grands » je ne mentirai pas pour autant à mes enfants et trouverai bien une autre façon de les faire rêver !

Mais malheureusement, dans ce monde peu de choses sont propices à la rêverie et le monde de l’enfance a cette capacité incroyable et incomparable de croire que tout est possible.

Alors oui, j’ai fait comme tout le monde. Et quand un jour ils ont découvert ton existence je n’ai pas nié, ni même rien dit pour les en dissuader. J’ai même abondé dans leur sens et vu des étoiles briller dans leurs yeux au moment où ils se préparaient à t’écrire afin que tu leur apportes les précieux jouets commandés.

Tu es celui grâce à qui tout est possible.

  Et moi aussi, Père Noël je t’aime !!!