En 40 ans, un million de paysans en moins dans notre pays. La France a mal à son agriculture. Le métier de paysan ne nourrit plus son homme : depuis 6 mois, 40 000 agriculteurs se sont inscrits au RSA. Parmi eux, combien ont dû se rendre aux restos du cœur pour manger à leur faim ?

20 % des 600 000 exploitants encore en activité sont considérés comme des travailleurs pauvres. Et maintenant, on leur dit qu’ils polluent quand un cheval meurt à cause d’algues toxiques. Poussés à toujours produire plus, ils ont beaucoup de mal à se remettre en cause pour produire autrement. La culture biologique n’est pas forcément plus lucrative.

« Les agriculteurs disent qu’ils ont fait ce que les clients demandaient et les clients répondent que ce n’est pas ça qu’ils ont demandé. »

On assiste à un renversement complet par rapport à la période bénie de l’agriculture. Les agriculteurs sélectionnaient des variétés adaptées au terroir alors que de nos jours, c’est le terroir qui s’adapte à une faible quantité de variétés. Partout la même vache laitière qui produit en grande quantité un lait de piètre qualité. Comme on produit trop de lait, les prix s’effondrent et ce lait est déshydraté pour être envoyé en Afrique où il sera réhydraté souvent avec de l’eau non potable.

La Politique Agricole Commune a soutenu ce système à coups de subventions qui ne suffisent plus aujourd’hui. Les paysans veulent gagner leur vie par leur travail, pas par l’aumône.

L’agriculture française va disparaître car peu de jeunes se sentent attirés par ce métier dur et qui ne paie pas. Quand les anciens s’arrêtent, les exploitations ne sont pas reprises. Nos hommes politiques le savent bien, mais que faire ? Les paysans votaient traditionnellement à droite, mais leur influence diminue en même temps que leur nombre.

En 2013, la PAC sera renégociée et là, il faut s’attendre au pire.

C’était pourtant un beau métier. Je suis petit-fils de paysan et la vie à la ferme dans les années 50, c’était « que du bonheur » comme on dit maintenant.