Un trop long silence…

      L’année s’achève. Pour qui a l’humanisme en tête plutôt que les résultats financiers, ce n’est pas la gloire, bien au contraire. Depuis la chanson de l’Auvergnat, via le discours de Grenoble, jusqu’aux Roms, l’espoir est à l’hiver, bien greloteux, duquel ont disparu les grandes voix. Celle de l’Abbé Pierre par exemple. Mais ce n’est pas la seule.

      « Marianne » avait une fois fait appel à cette voix, l’avait sommé de répondre. Et de réponse, il n’y eut point.

      Il n’est pas question d’émettre autre chose qu’une interrogation teintée d’inquiétude. Car cette voix nous manque. Elle disait la sagesse, racontait la leçon de l’histoire avec une simplicité qui inclinait à l’admiration. Elle avait apporté à son pays des progrès nécessaires et irréversibles en se battant contre un machisme d’un autre âge.

      Oui, car c’est bien de MADAME Simone Veil qu’il s’agit.

      Son silence est éprouvant.

      A elle seule, elle aurait été capable de mettre à sa juste place (litote) notre Président lorsqu’il dépassait les bornes du populisme et de la pure communication. Mais non nous ne l’entendîmes pas.

      Il est impensable d’imaginer que son retrait valait approbation. Tout au contraire. Ayant d’autres combats à mener, celui-ci lui paraît-il si bas qu’il faut plus l’oublier que lui répondre. Pourtant nous serions heureux de savoir le chemin qui nous détourne des compassions faciles et des bassesses.

      Son silence est inaudible.

      Fasse le ciel que l’an prochain, cette DAME qui a côtoyé sous sa protection les pires horreurs, nous revienne. Et que de sa voix ferme et indispensable, elle nous dispense des pensées aussi simples que claires et évidentes. Nous éviterions ainsi des divisions malsaines, et fréquenterions avec espoir l’humanisme qui l’a toujours conduit.