Une fête en chassant une autre, depuis quelques jours, on voit fleurir les messages publicitaires (mail, télé, presse, etc) sur la "St Valentin". On vous demande gentiment de dépenser votre pécule consciencieusement mis de côté, pour prouver à votre moitié que vous l’aimez. Tout le monde sait ça : si vous aimez, vous achetez !

J’ignore si c’est le cas pour vous, mais depuis le 1er janvier, mes sous me servent à acheter à manger et payer mes charges. Je n’ai pas acheté de galette, pas fait les soldes, pas pris d’articles dans la foire au blanc de janvier, j’ai à peine succombé au nouvel an chinois en achetant l’équivalent d’un repas pour ma famille. Voilà un mois et demi que l’année a commencé, et on en est à quatre opérations marketing visant à nous faire consommer encore et toujours des produits dont nous n’avons pas besoin. Je frôle l’indigestion.

Le 14 février sera donc la fête, rose, des amoureux. Le problème c’est que je ne connais pas ce Valentin, et avant de lui faire l’honneur d’une fiesta, j’aimerais qu’on soit présenté. J’ai donc fait des recherches (quand on tape "saint" sur google, la première réponse intuitive qui s’affiche, c’est saint maclou…….bon, pardon, je m’éloigne du sujet)

Historiquement, cette célébration n’a rien de romantique, puisqu’il s’agit de la fête de la fertilité. Pendant la période grecques, le mois de Gamélion (janvier/février) était consacré au mariage de Zeus et Héra. A Rome, on honorait Lupercus (Dieu de la fertilité) et les prêtres adorant ce culte buvaient du vin, sacrifiaient une chèvre, et couraient nus dans les rues des villes en touchant les femmes avec les morceaux de cette pauvre bête… (source wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Valentin)

Je ne sais pas vraiment dans quel ordre ils mettaient en pratique les étapes de cette cérémonie , mais je vous laisse imaginer ce que cela pouvait donner. En attendant, on ne cite pas de Valentin…

Elle devient fête des amoureux au XIVème siècle. Personne ne sait vraiment comment on est passé du sacrifice rituel d’une chèvre, à l’envoi de billet doux (une des pratiques de cette fête), mais une légende affirme que Valentin  « ami des enfants,  fut emprisonné par les autorités romaines parce qu’il refusait de sacrifier à leur Dieu,  les enfants lui passaient alors des messages à travers les barreaux de sa cellule ». (source : http://www.joyeuse-fete.com/saintvalentin/origine.html)

Le voilà donc, le personnage à incriminer. On est bien loin des Saints martyrs de l’église catholique, et selon wikipedia "Le rapprochement entre la Saint-Valentin et l’amour courtois n’est mentionné dans aucune histoire ancienne et est considéré par des historiens comme une légende. Il existe une légende selon laquelle la fête de la Saint-Valentin a été créée pour contrecarrer la pratique des lupercales par les jeunes amoureux qui dessinaient leurs noms sur une urne, mais cette pratique n’est citée dans aucune source écrite de l’époque."

 

Aussi mignonnes que soient les légendes, on est bien obligé de constater que cette fête allonge la liste des journées à vocation purement commerciale, installées dans des sociétés où l’on ne sait plus quoi faire pour dépenser de l’argent. Si on devait instaurer des journées consacrées à l’amour, on commencerait par réfléchir à ce que ce mot signifie, et on constaterait que tout ce qui est matériel peut être proscrit sans en dénaturer le principe. Or, on remplace des sentiments qui n’ont pas de prix, par des bidules qui en ont… Pour une fois, ne souscrivez pas aux offres que l’on vous colle de force sous le nez, offrez plutôt votre cœur !

Si vous tenez vraiment à marquer le coup, voici une liste des « cadeaux » que vous  pouvez faire :  arrêter de  faire la gueule, suspendre les reproches, se regarder, se parler, s’écouter, sourire, passer du temps ensemble, s’aider, se respecter, etc.
Vous en trouverez certainement d’autres…alors bonne fête !