Ah ! l’ALLI® ! et autres réflexions.   Que les fleurs de marronniers sont belles en mai. Elles s’étalent dans les magazines de mincitude (ou grossitude au choix.) Même dans les quotidiens. En feuille entière. GSK va nous faire découvrir un produit dosé à 60 mg qui existe depuis 10 ans dans une formule à 120mg, le Xenical.         

Oui, mais le progrès « médical » réside dans votre liberté de jugement. Prière de ne pas savoir la place de la minceur de la femme française parmi les européennes. On vous offre donc pour près de 60 euros/mois un médicament. Mais, quel bonheur, vous êtes votre propre médecin, avec une calculette si besoin, pour vous prescrire un médoc en vente libre. La Sécurité Sociale va momentanément gagner 22 euros. GSK en sa sagesse de renard libre dans le poulailler ouvert, place un interface entre le client et le produit.

Un pharmacien qui d’un coup d’œil forcément expert va vous classer parmi les obèses ou les surpesants. C’est qu’il a passé des diplômes de grossologie, d’après GSK. A moins que ce gentleman vous enjoigne de lui susurrer taille et poids. Dites 28, ça changera de 33 ! Le plus lucratif sera de vous tendre discrètement la boîte. Manquerait plus qu’il demande votre âge à une heure de pointe ! Plus question de carte vitale, tendez la bleue.       

Une chose est certaine, votre portefeuille, lui, va maigrir de 60 euros. Vous allez bien sûr lire la notice in extenso Mais ce n’est peut-être pas utile puisque vous êtes toubib ! La lire et suivre ses indications. Faribole. La guerre aux lipides est déclarée. Sinon, rendez-vous aux toilettes les plus proches.         

Ceci n’est qu’avant-propos illustrant une tendance qui nous vient comme il se doit des USA. Disease Mongering, en français maladie inventée. Cela ne rappelle-t-il pas une vieillerie de 1923, ce cher Docteur Knock (Jouvet ou Lucchini au choix) qui affirmait que tous les biens portants sont des malades qui s’ignorent. Jules Romains faisait rire, alli®, alli®. Mais les labos et les médecins associés en ont fait un système. Il s’agit de vendre des « maladies » fabriquées par le marketing des labos.

Comment, en effet, espérer une croissance à 2 chiffres si l’on ne s’occupe que des malades et si la santé de tous les autres reste florissante. Une solution imparable : la méthode Knock. Assortie d’une pointe de Molière, le jargon, l’ésotérisme juste effrayant. Par exemple : une panne sexuelle devient une dysfonction érectile. Cf Viagra.  « Les années à venir seront les témoins privilégiés de la création de maladies parrainée par l’entreprise. » dit Vince Parry, spécialiste du marketing pharmaceutique.

Pour ceux et celles que ce sujet intéresse, et nous devrions tous l’être, je vous recommande le site qui l’a traité plus complètement.    pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2008/…/disease-mongering-tailler-des-maladies-sur-mesure-pour-chaq.ht… –