Au SECOURS !!!   Ne votez pas BRUNO LE MAIRE !

J’ai lu ce matin dans « La Gazette des communes » que M. Bruno Le Maire s’il est élu président de la République veut donner aux élus locaux « la liberté totale de gestion de leurs personnels » et supprimer le statut de la Fonction publique territoriale issu des Lois de décentralisation !

 

On nous rebat déjà souvent les oreilles sur l’échelon local qui serait plus vertueux que le national en politique (élus locaux proches des citoyens, plus sur le terrain, etc…), c’est n’importe quoi.

Le vice et la vertu ne sont pas une question de niveau mais de personnalité et de circonstances. La grande majorité de élus évidement sont de personnes honnêtes qui ne veulent que le bien commun. Cependant, j’en ai fréquenté pas mal, au niveau local, qui n’ont pour seul objectif que d’être réélus – parce que maintenant c’est devenu véritablement une carrière – et qui pour ce faire se livrent à un clientélisme (du népotisme aussi) effréné. Les entreprises amies se voient attribuer les marchés publics, les enfants des amis sont embauchés à la mairie, au département, à la région ; les associations amies drainent les subventions publiques créant ainsi une véritable administration bis et beaucoup d’obligés (je peux expliquer aux naïfs comment détourner certaines procédures pour qu’elles restent légales en apparence).

Les fonctionnaires entre-eux appellent cela leJeu de la barbichette (Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette.).

Beaucoup d’agents publics, de cadres dans les collectivités territoriales vivent l’enfer du harcèlement, des pressions et du chantage à l’emploi (les emplois de direction ne sont pas protégés). Demandez aux médecins du travail qui suivent les collectivités, ils vous parleront stress, surcharge de travail, burn-out et arrêts maladie à répétition.

Beaucoup de cadres tentent malgré tout de faire respecter la Loi face à des « petits barons » qui se croient tout permis, qui paient à prix d’or, sur les deniers publics bien sur, des avocats pour chercher avec eux les moyens de contourner la Loi et de masquer les conflits d’intérêts.

Déjà, dans la fonction publique territoriale, tous les agents du premier grade de catégorie C, sont en recrutement direct sans concours (ce qui, bien utilisé, serait plutôt un bon outil social) ; déjà 25 % des cadres sont des contractuels à la merci et au bon plaisir des élus. Enlevez les fonctionnaires territoriaux et on reparlera de l’égalité d’accès aux emplois publics. Enlevez à ces agents publics le dernier rempart contre l’arbitraire qu’est leur statut et on reparlera des règles de la commande publique, des finances publiques, de l’accès  égal aux services publics locaux (écoles, crèches, droit des sols, etc…).

Tous les fonctionnaires territoriaux ne sont pas parfaits et zélés, pour eux aussi s’applique la règle de la personnalité et des circonstances, mais laisser un maire, qui a déjà, de par la Loi, quasiment tous les pouvoirs dans sa commune – qui, la plupart du temps est aussi président de l’office HLM, vice-président d’une agglo, de l’hôpital local, etc… quand il ne cumule pas d’autres mandats – s’affranchir du peu de règles qui subsistent, c’est ouvrir la boite de Pandore.

Bien entendu, mon propos ne concerne que les très rares élus locaux peu honnêtes ou carriéristes qui ne sont qu’une infime minorité.