Si le conflit israélo-palestinien n’avait pas existé les Arabes l’auraient certainement inventé car exploitable à l’envi, il incarne à leurs yeux le filon de prédilection pour "redorage" de blason en cas de besoin.  Quant à leur implication sur le sujet, elle s’est toujours limitée à des envolées lyriques jamais suivies de retombées positives sur le terrain. On les croyait de ce fait définitivement apathiques, ils viennent de prouver qu’à trop les titiller, ils savent prendre leur destin en main…

En effet depuis les révélations édifiantes de Wikileaks selon lesquelles le roi Abdel Aziz al Saoud exigeait de son suzerain qu’il tranche la tête du serpent iranien, le voeu de nos nantis n’a pu être exaucé d’un claquement de doigts. Pire, les négociations autour du nucléaire iranien ont dégelé bien de relations, à leur grande déception. Les revers qu’ils ont essuyés en Syrie, en Irak, n’ont par ailleurs pas arrangé les choses. Les voilà donc à la tête  d’une opération baptisée tempête non du désert mais de la fermeté pour regagner leurs lettres de noblesse mises à mal par le rival perse.Qatar, Koweit, Bahrein, Emirat arabes-unis, Jordanie Soudan, Maroc, Egypte, Pakistan sous l’égide de l’Arabie Saoudite herself volent soi-disant au secours du président "mi-démissionnaire", Abd Rabo Mansour Hadi. Ce dernier pourtant dont  le mandat provisoire a expiré depuis déjà un an ne s’est pas montré tendre envers sa rebellion à l’instar de son homologue syrien… 

Il faut dire que la progression des Houthis et de leurs alliés, les milices de Ali Abdallah Saleh, couronnée notamment par le siège de la capitale Sanaa a fait craindre le pire à la monarchie d’où ce sursaut de la survie.Par une certaine analogie les Houthis étant un peu au Yemen ce que le Hezbollah est au Liban, l’importation des tensions communautaires vers le coeur de l’Arabie serait inéluctable, comme celui de la Syrie vers le Liban. Et la guerre sunnito-chiite n’avance plus masquée ; la boite de Pandore est désormais ouverte. 

En réaction aux scénarios catastrophes qui s’annoncent après cette ingérence insensée au Yemen, Saad Hariri ancien héritier du poste de son père applaudit : " il n’y a pas de place pour la neutralité dans la lutte contre l’extrémisme" ou encore "la décision du roi d’Arabie est sage et héroïque"! Tellement bien adoubé Daech lui en revanche a mis sens dessus dessous la région sans se faire trop de soucis. Elle est pas belle la politique !