Dans ma commune (ancienne ville ouvrière, 60.000 habitants, bourgmestre plus corrompu que Vito Corleone), une nouvelle salle de sport vient d’ouvrir. Les prix sont attractifs et les heures d’ouverture plus larges que la bouche de Steven Tyler. Un créneau horaire qui n’a rien à envier aux épiceries pakistanaises. Peu importe quand vous y allez, la salle (immense) est toujours comble. Et dedans, ça sue, ça souffle, ça sue en soufflant. C’est marrant, désormais même en hiver à Seraing tu peux croiser des mecs qui se baladent en singlet Equmen Classique 100% coton.
Je ne sais pas si c’est depuis qu’elle est là que tout le monde veut devenir sexy, ou si c’est parce que tout le monde veut devenir sexy qu’elle est là, mais de toute façon, tout le monde veut devenir sexy.
De votre conjoint, vous direz qu’il est intelligent, bourreau de travail ou attentionné. Et en plus si ça se trouve, il cuisine. Néanmoins, si il a un corps taillé en V, vous ne manquerez pas de l’afficher en premier sur son CV. C’est même pas la folie moderne, c’est vrai, c’est plus joli. Et en plus ça flatte l’ego dudit conjoint.
MAIS…
Si je m’en fiche moi, si je les aime, mes poils sur les tétons, ma bouée pendante et dégonflée, ma calvitie précoce ? Et bien je dois tout simplement me tenir prêt à affronter le mépris d’une société dopée à l’effet de plaire. Il n’est pas question ici que de muscles, faut aussi se blanchir les dents, se faire implanter des cheveux, acheter des soutiens gorge rembourrés, se grandir avec des talons et ainsi boucher le moindre petit défaut physique avec un artifice (c’est du recuit, je sais mais j’allais quand même pas jeter les restes).
Au final je trouve pas que ça soit une si mauvaise chose, levons nos verres et soyons jolis ! En plus c’est bien représentatif de la façon dont fonctionne le monde. Si vous êtes beau, vous attirez sur vous l’attention, les compliments et l’admiration du peuple, et ça sera facile pour vous de le devenir d’avantage. Et si vous êtes laid (ou médium, histoire d’être sympa), c’est pareil mais à l’envers, enfoncez vous dans la déprime et empirez en silence. Voici la (triste) loi du capitalisme physiologique. Même règle pour le fric.
ALORS…
Comment s’en sortir ? Puisqu’ après avoir composé le 000-000-000 et reçu la ceinture qui te permet de transpirer en faisant à bouffer, le visage des anciennes grosses dames de la télévision est tout illuminé… Et bien achète-toi la même. Ou bien mets-toi à réfléchir.