Le 21 septembre, le New York Forum se rassemblait pour la quatrième fois afin d’améliorer la collaboration sur les questions du réchauffement climatique. Avec la présence de nombreux chefs d’Etat et d’économistes, la réunion s’est essentiellement focalisée sur les impacts économiques des transformations environnementales liées à l’activité anthropique. Parmi les 120 invités de Richard Attias, l’économiste de Barack Obama, Larry Summers et le président du Gabon Ali Bongo, se sont particulièrement fait remarquer avec des propositions fortes.
Les économistes plaident pour les circuits courts
Le colloque qui a rassemblé des personnalités de divers horizons avait vocation à créer des liens entre les acteurs de l’économie mondialisée afin de concevoir des solutions à l’échelle de la planète. La menace du réchauffement climatique concerne tous les Etats, bien qu’elle ne les affecte pas de la même manière, c’est pourquoi il est important d’avoir des moments de concertation. Le New York Forum organisé par l’ancien homme fort de Davos, Richard Attias, fait partie de ceux-là.
Ainsi, le 21 septembre dans le hall de la New York Public Library, le conseiller de Barack Obama répondait présent à l’invitation du Franco-marocain. L’économiste d’Harvard, Lawrence Summers, soulignait alors « qu’il y a aujourd’hui en Chine 20 millions d’emplois industriels en moins qu’en 1990 », une manière habile de plaider en faveur des circuits courts. Pour diminuer les émissions de CO2 et rendre au commerce sa dimension d’échange humain, il faudrait alors réduire les transports et penser le développement au niveau local.
L’investissement du secteur privé dans la cause environnementale
Pour atteindre ce but, il convient d’impliquer tous les acteurs de l’économie, et c’est justement l’intérêt du New York Forum. Toutefois, cette volonté est déjà ancienne puisque « plusieurs groupes d’intérêts (constructeurs automobiles, fabricants d’aluminium, secteurs de la chimie et de l’agroalimentaire…) ont décidé de lancer l’initiative « Global compact » – sous l’égide des Nations Unies, afin d’adapter leurs industries au changement climatique ».
En 2000 avec le secrétaire Général de l’ONU Kofi Annan, le Pacte Mondial déclarait déjà vouloir « favoriser la coopération entre les principales parties intéressées et promouvoir les partenariats établis à l’appui des objectifs poursuivis par l’ONU ». Ce mouvement qui préconise de faire plus de place à la société civile est probablement le meilleur moyen de mobiliser pour la planète, du simple citoyen aux multinationales.
La collaboration internationale doit conduire à une vraie entraide
Autre spécificité de la cérémonie, pour la première fois, trois continents semblaient sur la même longueur d’ondes : Europe, Amérique, et surtout Afrique. Un signal très positif à la veille du sommet sur le climat qui doit se tenir à Paris en 2015. Après l’échec de Copenhague, il est important qu’un accord contraignant soit signé rapidement et que cette nouvelle alliance ait la capacité de faire bouger les lignes, notamment au sein des pays en voie de développement comme au Brésil, en Inde, ou en Chine.
Néanmoins, le président du Gabon Ali Bongo ne s’est pas fait prier pour rappeler une simple réalité : les pays industrialisés doivent assumer leurs responsabilités dans le choix du modèle de développement actuel. Pragmatique et décidé à faire changer les choses, il voulait aussi faire entendre le message de l’Afrique dans cette réunion multipartite. Sans tabou il a notamment mis l’accent sur « le fait que la communauté internationale n’ait pas pu financer à hauteur de 30 milliards de dollars le Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (Redd) ». Une formulation très diplomatique pour rappeler que la solidarité est une obligation incontournable si on souhaite progresser sereinement et rapidement vers la régulation des bouleversements climatiques.