tout porte à le croire.

 

Le mot bérézina a une connotation de catastrophe par référence à celle des armées de Napoléon en 1812 près de la rivière Bérézina devant les armées russes de Koutousov pendant la retraite de Russie. L’historien Jean Tulard de l’Académie des Sciences morales et politiques, définit la bataille ainsi, «Bérézina, victoire française 27-28 novembre 1812». Victoire obtenue dans des conditions difficiles, mais victoire héroïque du général Éblé. Peut-on croire que les élections municipales puissent être une victoire pour le parti socialiste ? Une victoire qui serait minuscule et qui ne porterait que sur quelques dizaines mairies prises par la droite dans une déroute annoncée, c’est à dire moins ce qu’en espère l’UMP qui clame à tous vents l’abstention record des électeurs socialistes démobilisés par la politique de l’exécutif. Le passé plaide pour, la perte des six élections législatives partielles et l’affaire Cahuzac n’y seraient pas pour rien. Elles ont vu ainsi la majorité parlementaire du PS se réduire à une voix, mais aussi, le fait habituel que le parti au pouvoir subit toujours une sanction de la part de ses électeurs, l’UMP le sait très bien.

Seulement, les affaires qui viennent d’éclore, peuvent changer la donne et conduire au rejet de la politique des deux partis majoritaires, bien que différentes et pas pour la même cause. Il n’est donc plus aisé de penser que la bérézina sera pas uniquement socialiste, tout porte à le croire d’après ce que la presse en dit. En d’autres termes, l’UMP espère une victoire par l’abstention des électeurs socialistes, oubliant qu’une bonne partie de son électorat penche, pour près de 40 %, pour le FN, surtout depuis les dernières affaires. On lit même que le FN va bouffer l’UMP ! Six affaires menacent Sarkozy, ce n’est pas rien, du jamais vu.

Le Parisien titre l’abstention forte gagnante des élections 2014, c’est prévisible de sorte que, tous pronostics seraient hasardeux. Une forte abstention peut faire de nombreuses triangulaires et là, c’est le PS qui en profite.

La situation présente, n’est plus la même que celle d’il y a six années ou le FN n’était pas si puissant. Deux partis se partageaient l’électorat, ils sont trois maintenant. Est-ce à dire que cela évitera une déroute du PS, par le fait de nombreuses triangulaires ? Au premier tour la déroute sera évidente, mais pas forcément au second, les électeurs du PS devraient se ressaisir devant l’hécatombe, et limiter ainsi la casse. Quel intérêt, ceux qui vont s’abstenir, ont-ils à ce que la droite s’en mette plein les poches ? N’ont-ils pas tapé à la masse sur Hollande, faut-il maintenant qu’ils renflouent l’UMP !

Quant aux élections européennes, ils pourraient se ressaisirent par une reprise de confiance. Les électeurs socialistes qui s’abstiendraient, feraient ainsi le jeu de la droite, lui offrant une source de revenu, qui la rendra encore plus puissante.

L’espoir du PS c’est la rivalité UMP-FN ou le FN veut supplanter l’UMP. Jean- François Copé en a une peur panique au point qu’il affole les parents des enfants de maternelle en amplifiant les rumeurs sûr la théorie du genre qui serait appliquée à l’école, et même, voyant que c’est un four médiatique, en est à monter en épingle le livre «tous à poil» en le brandissant le dimanche 9 février sur le plateau «Grand Jury » (RTL-LCI-Le Figaro»,

«quand j’ai vu ça, mon sang n’a fait qu’un tour. Ça vient du Centre de documentation pédagogique, ça fait partie de la liste des livres recommandés aux enseignants pour faire la classe aux enfants de primaire. Il y a un moment où il va falloir qu’à Paris on atterrisse sur ce qui est en train de se faire dans ce pays».

Même le Figaro titre sur les fantasmes de Jean-François Copé !

S’il est bien une chose que les enfants ne sont pas choqués c’est bien la nudité. Cela étant, courir après le FN comme il le fait ne peut que démobiliser son électorat de voter UMP.

Même si la politique nationale a une influence sur les élections communales, elles sont locales avant tout, et si un maire a bien géré ses administrés, il peut conserver leur confiance.

Le premier février, le premier secrétaire du parti socialiste, Harlem Désir voyait une dynamique de reconquête des socialistes dans leur mairie conservant ainsi la confiance des électeurs, mais plus que cela, il voyait en plus de nouvelles conquêtes, de droite à gauche, alors que tout disait le contraire ? Le facteur abstention, qui en 2008, lors des municipales avait atteint 35 % au premier tour, et 31 % au second tour, fait dire à un responsable politique, que vu l’impopularité du pouvoir, l’abstention ne peut être que plus élevée. Mais la cote de François Hollande remonte de 3 points pour atteindre 23 % chez ses sympathisants, selon le JDD. Est-elle un signe ?

Pour le ministre de l’intérieur Manuel Valls qui se déplace un peu partout, il manquerait un chouïa pour remobiliser les électeurs qui ont votés François Hollande en 2012. Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé Madame Marisol Touraine, candidate à Marseille le pense aussi que Patrick Mennucci. À l’UMP on tient le langage, «aujourd’hui, il faut être un héros pour voter socialiste !».

Jean-François Copé voit le transvasement de gauche à droite, mais d’autres sont moins affirmatifs, «à l’UMP, on ne doit pas fanfaronner à l’avance, car plus on dit qu’on va gagner et plus cela va avoir pour effet de mobiliser l’électorat de gauche».

Dans l’édition d’abonnés du Monde.fr, sur le thème de l’abstention, le professeur Jean-Yves Dormagen de sciences politiques à l’université Montpellier-I est également de l’avis d’une forte abstention qui serait de 41 %, principalement portée par les jeunes de 18-24 ans qui ont votés aux municipales de 2008. Les plus inactifs et les précaires sont les plus abstentionnistes. Seulement, cet avis ne tient nullement compte de la boite à outils mise en place par le gouvernement, pour l’emploi justement de ces jeunes. Et l’on sait qu’elle est très efficace puisque pour eux, la courbe du chômage s’est inversée depuis plusieurs mois. Il faut donc relativiser le défaitisme, chaque élection municipale ne ressemble à autre.

Le parti socialiste reste malgré tout bien implanté, d’autant que sa gestion est plus proche des citoyens que celle de la droite. La prudence est donc de rigueur, les Français connaissent bien que l’héritage laissé par la droite est catastrophique, que les couacs du gouvernement ne sont que des couacs par rapport à la volonté de réduire le chômage et d’aider les entreprises. De plus, le rejet de François Hollande n’est que de la gauche de la gauche qui reste dans un conservatisme des plus sectaires, ce qui fait un mal fou à la France.

Les syndicats sont encore en 1940, avec ça la France est handicapée, quand on voit que Matteo Renzy, nouveau président du Conseil italien va alléger les charges des entreprises de 10 milliards, qui s’appliqueraient dès le mois de mai. Le commerce extérieur italien affiche un excédent commercial de 30,4 milliards en 2013.

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