Le regard de Sandra Géraldès-Forasté

Sandra Géraldès-Forasté est née le 26 Septembre 1974, dans une jolie petite ville du sud de la France, Nîmes. Jeune déjà, elle s’adonnait sans vergogne à faire respecter la justice, et est intime avec le respect, que ce soit dans les gestes, les propos ou les idées.

De nature généreuse, elle aime le contact avec les gens, le contact humain, dont bien de personnes manquent… Ses émotions sont telles qu’elle décide un jour de prendre la plume, et de mettre par écrit ce qu’elle ressent.

Vient un premier recueil de poèmes, puis un deuxième, puis un troisième… jusqu’à la sortie récente de son cinquième opus, « Au-delà de mon regard ». Ce recueil reflète la profondeur d’âme de son auteur, Sandra Géraldès-Forasté, au caractère bien trempé, n’hésitant pas à dire tout haut ce que les gens pensent tous bas, même si cela doit valoir des grincements de dents…

Elle reste fidèle à elle-même, à ses idées et à ses convictions, et dans ce recueil, « Au-delà de mon regard », elle se donne à fond, elle donne son cœur, ses émotions, son opinion…
Elle donne aussi son amour et sa compassion, pour les êtres chers et les êtres sensibles. Elle est en colère, elle est heureuse, pleine de vie, et elle transcrit son âme au bout de sa plume.

Je vous laisse lire ce recueil avec les yeux du lecteur aimant la franchise, la sincérité, la vérité.

HB : Bonjour Sandra, que je suis heureuse de te retrouver une nouvelle fois, pour une interview, concernant ton cinquième recueil de poèmes, s’intitulant « Au-delà de mon regard ».
Une première question se pose à moi, que vois-tu au-delà de ton regard ?

Sandra G-F : Ce que je vois au-delà de mon regard, c’est un monde qui s’abîme, qui me chagrine aujourd’hui, qui ne se suit pas. Je vois dégringoler la Terre, avec la pollution, avec le « je m’en foutisme » des gens. Je vois un monde qui se défait, je ressens beaucoup de peine, de tristesse pour nous, nos enfants, notre avenir, tous ces gens qui sont sans souci pour demain, mais qui ignore que l’on court à notre perte. On saccage, et surtout, on oublie une chose très importante, on oublie de s’aimer, de se respecter, de prendre soin de soi et des autres.

HB : J’ai lu ton livre de bout en bout et je l’ai trouvé vraiment très bien fait, avec des poèmes de ton cru, ainsi que des poèmes duo. Pourquoi avoir choisi de mettre beaucoup de duos cette fois-ci ?

Sandra G-F : J’ai choisi d’introduire beaucoup de duos, pour faire participer des écrivains, qui sont avant tout des amis que je respecte, des amis qui ont la même vision du monde que moi, la même vision des souffrances qui nous entourent. J’ai choisi aussi de faire participer ces écrivains, tout simplement parce que c’est mon dernier recueil de poèmes. Je voulais faire ressortir dans ce recueil l’amour, le partage et le respect.

HB : Une chose m’interpelle en lisant tes poèmes duos. C’est le sujet, qui attrait à la chevalerie. Pourquoi avoir choisi ce thème ? Qu’est-ce que ce thème t’inspire ? Penses-tu que ce qui se passait dans le temps de la chevalerie se passe encore de nos jours ? Et quoi ? Je suis curieuse mais la construction de ton livre m’intéresse… (Sourire)

Sandra G-F : J’ai choisi ce thème car il rappelle nos ancêtres, au-delà de ce qui se vivait au temps d’avant, et que rien n’a changé au temps moderne. La douleur et la souffrance que nous éprouvons de nos jours sont les mêmes qu’à l’époque. Dans le monde chevaleresque, les situations sont plus enjolivées, plus belles, avec les batailles et les guerres….

Ce thème m’inspire beaucoup de beauté et de cruauté, je m’explique : dans la beauté, je vois le côté féminin, avec les Dames de ce temps, leurs vêtements étaient respectés et travaillés, les métiers aussi étaient respectés et ils avaient une importance dans la société ; les chevaliers aussi étaient beaux à cette époque, avec leurs armures et leur courage. Et de la cruauté par exemple dans les tournois, qui faisaient la gaité de la Reine, les combats de gladiateurs qui étaient regardés et commentés par tout un peuple, c’était une barbarie !

Ce qui ressemble étrangement, de cette époque à nos jours, c’est tout, mais dit différemment.
Le Seigneur de l’époque est égal au Président, les esclaves et les pauvres sont de nos jours les Rmistes et les SDF, la trésorerie de l’époque est nos impôts. Aujourd’hui, c’est modernisé, mais il y a toujours les castes, du plus élevé au plus bas. Est-ce que l’on a changé ? A l’époque, on brûlait les gens pour vol, aujourd’hui, on te « pique » pour mourir, il existe aussi des crimes morbides et graves. Les « images » sont différentes mais tout est pareil ; par exemple, les pédophiles ont toujours existés mais les gens à l’époque se taisaient, alors que maintenant, avec la liberté d’expression, on le sait, c’est tout !

HB : Je ressens beaucoup d’amour dans ce livre, comme si tu avais ouvert ton cœur en deux et que tu nous aurais offert ce qu’il y a dedans, me tromperais-je ?

Sandra G-F : Comme toujours, je donne tout ce que j’ai, l’amour de mon prochain, des animaux, même d’un brin d’herbe ! J’essaie de donner toujours plus. Ce que je mets dans mes écrits, c’est ce qui m’a marquée, touchée, comme la pauvreté, les enfants battus, la cruauté dans les prisons. Ca m’alarme ! Je touche du doigt ce qui pose problème afin que les gens réagissent, leur montrer qu’il y a un problème et même si cela a toujours été le cas, il faut arrêter de continuer à ignorer, car on part à la décadence complète !

Mes poèmes engagés dénoncent ce qui ne va pas, il ne suffit pas de dire mais d’agir aussi.
Les émissions de Nicolas Hulot, sur la Cinq, nous montrent les dégâts de la pollution sur les animaux, la nature… Dans 10 ou 15 ans, il n’y aura plus assez d’eau ! Que font les gens ? Pourquoi ils ne réagissent pas ? Dans mes écrits, j’y mets mon cœur, mes tripes, et pour l’avenir de nos enfants, on ne peut pas laisser ca comme ca.

HB : Tes coups de colères, dans ce recueil « Au-delà de mon regard » concernent beaucoup les actes des Hommes envers les autres et l’environnement, qu’en penses-tu ?

Sandra G-F : Ca rejoint ce que j’ai dit sur la question précédente. On doit avoir un engagement envers autrui, envers nos enfants pour leur futur, envers nous. Mes poèmes sont à corps et à cris, je m’insurge et suis en colère ! Nous sommes instruits et au courant des dégâts que rencontrent notre pays, les animaux, la nature… Et le dépeuplement… Il faut réagir !

HB : Que ressens-tu lorsque tu lis tes écrits ? Qu’est-ce que cela te fait de te livrer ? Car tu donnes tes émotions, non ?

Sandra G-F : Je ne lis pas mes écrits, car j’écris d’amblée, sur un coup de cœur, le ressenti du moment. Mes écrits ne sont jamais travaillés, c’est simplement le « premier jet » ! Je dis ce que je ressens sur le champ, ce sont des messages, des ressentis.
Je donne mes émotions. Ecrire est pour moi un bien être assez important, j’extériorise ce que je ressens, comme un journal intime que je livre à mes lecteurs, sur ce qui me fait respirer, vivre, sur ce qui me touche et me transporte. Chaque écrit est un battement de mon cœur…

HB : Qu’attends-tu du lecteur après avoir parcouru l’un de tes écrits ? Attends-tu quelque chose de particulier ou alors tu n’attends rien de spécial ?

Sandra G-F : J’attends que chaque écrit soit compris à sa juste valeur, que le lecteur se dise : « elle a raison, il faut réagir, il ne faut pas se laisser mourir ». J’espère au fond de moi que chaque lecteur ressente quelque chose de positif et que ca le fera avancer…et avec beaucoup de chance, qu’il mettra en œuvre mes idées…

HB : Beaucoup de complicité et de respect entre les poètes, je peux le ressentir à la lecture… As-tu eu des difficultés à te faire respecter, en tant qu’écrivain ?

Sandra G-F : Non, jamais ! Je n’ai jamais rencontré de difficulté car j’ai choisi les auteurs avec qui je voulais écrire. Ce sont des écrivains, oui, mais avant tout, ce sont des personnes que je respecte pour leur façon de penser, leurs idées.
J’ai l’honneur et la chance de pouvoir les avoir sur mon livre et je profite pour les remercier chaleureusement pour cela.

HB : As-tu eu des difficultés quelconques à l’élaboration de ce recueil ? Si oui, lesquelles ?

Sandra G-F : Oui, j’en ai eu, d’énormes… et pas que passagères ! J’ai rencontré le souci que chaque écrivain peut rencontrer dans sa vie, c’est le manque d’inspiration.
J’arrive à mon cinquième livre, cinq livres où je me bats pour le respect et l’amour qui nous entourent, alors je pense avoir tout dit. Le manque d’inspiration a tellement été alarmant que je pense que ce recueil sera le dernier recueil de poésie ; je vais me mettre à écrire des histoires. Justement, je commence à écrire un livre d’histoires courtes, et je donne une info au passage, il s’intitulera « Mystères ». C’est une inspiration qui égale celle que j’avais lorsque j’ai commencé à écrire mon premier recueil de poèmes !
Je ne souhaite pas lasser le lecteur non plus, en écrivant des poèmes dans le même répertoire.

HB : Parle-nous de ta couverture, que je trouve très belle, cela dit en passant (Sourire). Comment as-tu eu l’idée de fondre les images ?

Sandra G-F : Cette idée est venue toute seule, je voulais faire transparaître une image sur une autre pour donner un effet de profondeur. Mon époux m’a pris une belle photo d’une crèche, rappelant l’amour et la famille. Ce livre, sortant vers la fin de l’année, serait un rappel du cœur, de l’amour, de la famille, au moment de Noël, je me suis dis que ce serait parfaitement bien ! Guy Boulianne m’a laissé la liberté et le choix de la couverture, ce qui signe bien là la notion de respect et d’intelligence.
Je profite de cette occasion pour remercier Guy Boulianne et la maison d’éditions pour m’avoir supportée autant de temps (sourire)… car sans eux, rien de tout cela n’aurait été possible.

HB : Que prépares-tu maintenant ? Continueras-tu à nous honorer de tes poèmes ou vas-tu passer à autre chose ?

Sandra G-F : Disons que lorsque l’on a le virus de l’écriture poétique, on ne peut jamais dire « jamais » ! J’écrirai moins de poèmes pour laisser libre court à mon inspiration pour mon livre sur les histoires courtes, afin de ne pas lasser ceux qui m’accompagnent dans mes écrits.
L’inspiration pour les poèmes risque d’être plus difficile, car les sujets vont être épuisés à un moment donné ; j’ai touché la misère du monde, les animaux, le comportement humain, le monde politique, je pense en avoir dit suffisamment long sur mes pensées, pour passer à autre chose.

Je reviendrai peut-être avec des poèmes plus tard, mais je n’arrête pas par manque d’inspiration, je sens juste que je dois faire une pause pour éviter de m’essouffler et d’essouffler mes lecteurs.

Je rajouterai un dernier point sur mon livre d’histoires courtes, qui s’intitulera « Mystères », les histoires seront à base scientifique, fantastique, sensuelle, érotique, policière, énigmatique, et j’en passe… ! Le reste, vous le saurez à la lecture de celui-ci.
Autrement, sur mes projets d’avenir, j’ai un projet de poèmes en duo avec toi Hélène, qui est déjà commencé, et cet ouvrage sera disponible, je pense dès janvier 2008.

"Au-delà de Mon Regard", je le dédie à mon fils Thomas, qui a fêté il y a peu, 22 mois. Et ce, pour lui montrer et lui démontrer que tout vaut la peine, et qu’il suffit simplement de se battre !

HB : Je te remercie grandement d’avoir pris le temps de répondre à ces questions, et je te souhaite de continuer ta route poétique et d’écrivain avec tout ton talent et cette plume que, personnellement, je respecte infiniment.


___________________________________

Entrevue préparée par Hélène Bureau
http://www.webzinemaker.com/artpoesie

Mille Poètes LLC
http://www.mille-poetes.com