ce cœur artificiel qui vient d’être implanté pose la question de notre avenir.

 

Sans les ingénieurs et sans les médecins la médecine n’avancerait pas. Mais plus que tout, la médecine a besoin des ingénieurs. Un cœur est une pompe qui injecte sous pression le sang de retour des veines dans les artères après qu’il se soit oxygéné dans les poumons c’est ce que l’on appelle la grande circulation, cœur poumons. Ce cœur possède deux pompes une pour chaque circuit et la prouesse est-elle qu’elle permet qu’il s’accélère de 60 pulsations/minute à 110 si votre exercice physique le demande. Document Olnet, le cœur artificiel de Carmat. La prochaine étape devrait être sa réduction de volume et l’implantation de batteries miniatures rechargeables par induction extérieure.

La science va plus vite que la réflexion déontologique sur l’existence humaine. C’est comme la justice qui court toujours après les cas de dopages de plus en plus sophistiqués. Cette compétition est le signe d’un bon dynamiste de notre la société, et la médecine dont le but est de guérir les maladies ou ses effets pour le moins en est la preuve. De tous temps, l’homme a cherché à améliorer la condition humaine, tout en la détruisant pour sa domination sur l’autre, mais la médecine s’applique aussi bien à l’un ou à l’autre des adversaires. Devant la souffrance des maladies, des blessures lors des conflits il fallait mettre de coté les rancunes, les haines, l’égoïsme, et les médecins soignent sans distinction de race les souffrances, la médecine est universelle.

La médecine qui devrait être la même pour tous est devenue des plus inégalitaire par ce qu’elle coûte. L’implantation de ce cœur artificiel coûterait de l’ordre de 200.000 euros, on voit de suite, que seuls les riches pourraient se payer cette implantation, et ainsi prolonger leur vie. La vocation universelle de la médecine qui veut que riches ou pauvres soient traités de façon égalitaire, dans les pays riches n’est même plus assurée, le serment d’Hippocrate n’est plus qu’un leurre. Plus la médecine avance plus elle coûte et plus elle devient sélective, on n’y peut rien. Mais ce progrès profite de toute façon à tous avec le temps, et là est l’essentiel.

Malgré cela, ma réflexion, me fait poser la question devant la souffrance humaine, avec le coût d’une telle avancée technologique, qui ne servira qu’à quelques personnes, n’aurait-il pas été préférable d’aider ceux qui sont abandonnés soumis à la malnutrition qui «rachitise» leur corps ? Bien sûr que non, le coût de cette réussite est porteur d’espérance alors que les conditions d’existence, de ces populations misérables, demandent autre chose de bien plus immédiat, une prise de conscience humanitaire des hommes dans l’aide et l’assistance permanentes.

C’est le Grand prix de la médecine comme les Grands prix automobiles dont la technologie des voitures de course se diffuse à terme dans le bien commun et deviennent profitable à tous. Le progrès médical est porteur de discontinuités sociales qui se réduisent dans le temps.

Le monde ne fut pas construit pour que des hommes en arrivent au point de faire de leur vie une classe à part, mais son évolution oui, ce que l’on ne peut que regretter.

Mais la question, est comment faire dans notre monde libéral, ou seul l’argent compte ? Les fabrications de prothèses, les découvertes de nouveaux médicaments coûtent, et ce devrait être au niveau de la gouvernance mondiale qu’il appartiendrait que tous puissent en bénéficier. Un rêve quand on voit en Afrique des enfants qui meurent de faim. On mesure ainsi la différence entre ce cœur artificiel porteur d’espérance et la misère de ces enfants abandonnés. On ne peut s’empêcher de penser à cela par ce que l’écart qui sépare les pays riches des misérables est tel qu’il devient insolent.

Le cœur artificiel, électromécanique fut longtemps le Graal de la médecine, ce que rêvaient tous les médecins pensant qu’il serait l’organe qui sauverait l’homme de la mort si l’on palliait à son insuffisance. Or, ce cœur peut fonctionner plusieurs années dans l’attente que le patient puisse recevoir un cœur humain. On repousse donc pour quelques temps la mort si le cœur en serait la cause. Mais d’autres organes liés à la grande circulation cœur poumons peuvent la provoquer par exemple un blocage sanguin entrainant un infarctus cérébral ou cardiaque, nous ne sommes pas sauvés pour autant.

Bien longtemps l’on a pensé que la mort était le fait de l’arrêt du cœur. En fait ce n’était pas exact, dans un coma dépassé un cœur fonctionne, c’est à dire, il irrigue de sang les veines et les artères, malgré que la personne soit cérébralement morte. Cela montre que le cerveau est l’organe complémentaire par lequel, dans un coma dépassé, le processus final est engagé s’il est irréversible. Avec ce cœur artificiel il est donc possible de maintenir en vie des personnes qui seraient déclarées mortes. Il resterait donc à résoudre le problème de l’encrassement de nos vaisseaux et la transplantation du cerveau pour que l’homme puisse vivre plus longtemps.

Mais nous savons que par une machine extérieure on peut déjà palier à l’une de ses déficiences, ce qui montre, que petit à petit, la vie peut être prolongée par des moyens artificiels et la question qui se pose est-ce souhaitable ? La connaissance mécanique du corps humain ouvre toutes les possibilités par ce que nos membres ne sont que des actionneurs.

Réparer un homme qui deviendrait un mécano avec des hanches, des genoux, des pieds, des épaules, des mains, des yeux, et maintenant un cœur mécanique avec un cerveau branché à une machine pose la question déontologique sur l’impact de la science matérielle sur l’existence naturelle de l’humain ? D’un autre coté, on voit de plus en plus des robots qui ressemblent à des humains au point qu’ils sont capables, sous l’influence, de la parole de faire une action déchargeant l’homme de cette tâche. L’homme rejoint le robot qui rejoint l’homme. Ou allons-nous ?

L’humain devient machine et la machine devient l’humain !

Ce n’est pas de la science fiction, mais une éventualité à long terme par le fait que l’on ne voit pas ce qui pourrait arrêter les progrès scientifiques qui ne cessent de modifier notre existence. D’un coté la machine détruit le travail de l’homme et son pouvoir, et de l’autre la science fait tout pour lui prolonger sa vie. Deux évolutions contradictoires car si l’homme vit plus âgé et s’il n’a pas de travail la science n’aura fait malgré tout que son malheur.

Ce que l’on peut dire c’est que ce qui vient d’être fait est considérable car, il fallut s’affranchir des problèmes de rejets par la mise au point de tissus biologiques évitant les problèmes de coagulation, de plus il fallut que ce cœur soit compatible avec la morphologie de l’espace d’implantation sans qu’il entraine des complications. Et puis, il fallut mettre au point le logiciel d’asservissement du cœur avec celui de la vie du patient tout en assurant des débits sanguins stables et adaptés, c’est une prouesse technologique considérable.

c4nlogo