malgré le talent et le sourire de Marine pour effacer l’héritage.
Redresser la barre lorsque depuis des décennies elle fut d’extrême droite d’autant qu’il y reste quelques nostalgies malgré les discours plus softs, plus acceptables, n’est pas chose facile. Il faut du temps beaucoup de temps, d’autant plus que sont nombreux les adversaires politiques qui continuent d’enfoncer le clou là ou ça fait mal. L’essence d’un parti est son noyau et l’on sait que les atomes gravitent autour. Modifier la famille c’est perdre un peu de son âme. Cela résume les difficultés du FN à grandir malgré ses avances vers ceux qu’il a troublés. Il lui faut piocher ailleurs pour satisfaire ses ambitions, les élections municipales approchent ainsi que les européennes et là, ceux qui se laissèrent tentés un instant par une possibilité gratifiante furent déçus. Ce parti n’était pas ce qu’ils en avaient imaginés, le noyau les fit fuir. N’est pas d’extrême droite qui veut, il faut une bonne éducation à la base. La recherche d’un second souffle pour ces figures égarés de gauche, du centre et de droite qui rejoignirent le FN fut une déception, ce n’est ce qu’ils croyaient. L’épreuve initiatique fut impitoyable il fallut sonder ceux qui arrivaient surtout s’ils n’avaient pas gravé dans leur cœur le sigle FN. Ce n’était que des parvenus.
En fait, quelques soient les cotés ou l’on se tourne l’altruisme en politique n’est que pour certains, bien protégés, qui ont de quoi subvenir à leur existence. On se demande d’ailleurs pourquoi ils font de la politique pour ce qu’elle apporte comme satisfactions ? C’est un boulot à plein temps d’être sur le devant de la scène médiatique, et il faut de l’argent. Et puis, pour qui veut se lancer en politique c’est quasiment impossible sans de larges appuis médiatiques, beaucoup de temps, des décennies pour arriver à une certaine reconnaissance. Les Français n’accordent déjà plus de crédit aux politiques, les exemples ne manquent pas de ceux qui eurent une large carrière, qui disparus fondèrent des clubs de réflexion et autres groupuscules qui ne sont que des sources d’appoint pour les deux grands partis. Le microcosme politique est très éclaté, chacun peu y trouver sa place comme l’est d’ailleurs la société française puisqu’ils en sont issus. Les difficultés que rencontre le FN pour avoir un nombre de candidats à présenter à ces élections tient à ces facteurs, d’autres avant lui y furent confrontés.
On doit reconnaître que les possibilités politiques sont très réduites et que le mécontentement des Français ne suffit pas à lui seul à pourvoir des cadres d’un poids suffisant pour affronter le suffrage des français. On peut faire élire dans des lieux favorables un candidat FN, comme à Brignoles dans le Var, mais de là à ce que d’autres candidats FN l’emportent dans la joute politique, c’est une autre affaire. Comment le FN peut-il grandir autrement qu’en attirant les déçus de la politique menée par les deux partis hégémoniques et par ceux qui ne croient pas aux discours de gauche et de droite ? Le FN n’applique que ce que d’autres avant lui appliquèrent, c’est à dire faire croire qu’il apportera à la classe ouvrière et aux petits commerçants une meilleure existence. L’histoire montre que ce fut une catastrophe qui conduisit à une plus grande misère.
Il veut apparaître comme le parti miraculeux qui va changer la situation. Être dans l’opposition constitue un confort, et d’aucuns se disent pourquoi ne pas essayer, raisonnement du tout ou rien faisant fi des causes, et des conséquences. C’est le raisonnement qui balaye le connu pour l’inconnu. Il est bien connu que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Seulement ce n’est pas si facile en politique par ce que l’on se rend vite compte, lorsque l’on gratte un peu, que ceux de droite comme de gauche qui menèrent et mènent la France, ont balayé et balayent toutes les possibilités de répondre au mal que nous avons à nous sortir de la glu qui nous immobilise.
La France n’est pas un pays comme les autres, elle est minée par le paradoxe qui consiste à attendre de l’État qu’il apporte son soutien social, et par le fait que personne ne veut le payer. C’est à la fois un avantage d’aider les plus faibles, mais c’est un inconvénient par ce que ça coûte. C’est simple on veut tout, mais, que ce soit l’autre qui paye. Et là, pas plus le FN que les autres formations politique ne savent résoudre cette équation.
Les Français sont habitués aux largesses de l’État providence et aux lois sociales qui, dans un temps passé, pouvaient être admises et qui, quoique qu’en prétendent des politiques, sont des boulets face à la concurrence mondiale dans un marché sans règle d’autant plus que les fortunes sont placées dans des paradis fiscaux. L’impuissance à condamner ces fraudes sera aussi une difficulté pour le FN. Quant à quitter l’Union Européenne comme il le clame pour éviter sa contrainte reviendrait au retour du Franc et à une forte dévaluation. Les Français voient bien que cette politique serait catastrophique, de sorte que la récolte de cadres venant des autres partis est difficile. Enfermés dans ce dilemme les dirigeants FN rament.
Le FN a beau marteler qu’il est devenu le premier parti de France, il n’en a pas moins des difficultés à couvrir plus de 15 % des 30.000 communes de plus de 3.500 habitants. Bien que les sondages lui sont favorables le FN n’aurait investit que 623 têtes de listes pour les municipales qui doivent être bouclées au 29 février pour le premier tout et au 11 mars pour le second pour les villes de plus de 3.500 habitants. Cela fait un peu plus de deux mois dont la période des fêtes.
Dans les régions ou il a des partisans, le Nord-pas-de Calais, la PACA, le FN peut faire bonne figure. Mais, dans le reste du pays, le FN manque de cadres. En Basse-Normandie, les Pays de Loire ou il est fortement soutenu il n’aurait pas de pointures.
Se lancer dans une élection, c’est autre chose que d’adhérer à une politique. Se montrer candidat FN n’est pas toujours bien vu. Dans des départements déjà bien structurés comme la Seine-Saint-Denis le FN fera probablement un meilleur score que lors de la dernière municipale. Il ne peut espérer plus. La naissance d’un parti oblige à former ses cadres, et pour cela les politiques qui sont de l’ENA et de Science Po, formations qui sont dédiées à la politique, ne sont pas attirés par le FN contrairement à l’UMP et au PS, qui offrent des possibilités de carrière. Le FN est encore un parti embryonnaire, même s’il est un parti qui compte au plan national. On devient un grand parti aux municipales, elles montrent l’implantation nationale.
[b]effectivement,
ce n’est pas un parti mondialiste babélien
!!!!!!!!!!!!![/b]