Après un boycott de plusieurs mois, Israël vient de décider de renouer avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH) en tant que membre du groupe européen. L’ouverture d’une enquête sur les colonies à travers les territoires occupés n’étant pas du goût de l’Etat hébreu, ce dernier avait, en mars 2012, mis fin à ladite collaboration. L’initiative de l’ambassadeur Eviator Manor de vanter devant l’Assemblée du Conseil  les supposées prouesses droits de l’hommiste d’Israël a fini par apaiser ces tensions, ramenant illico la brebis égarée dans le giron. 

Paradoxalement cette réconciliation survient à l’heure où les Bédouins palestiniens du Nakab (Neguev), victimes de la tyrannie israélienne appellent au secours la communauté internationale. En effet  la région du Néguev n’échappe pas à l’entreprise boulimique israélienne de judaïsation ; et la population autochtone n‘a toujours pas fini d‘en pâtir ! 

De ces « gens de peu » qui sédentarisés, n’aspirent qu’à vivre paisiblement des maigres revenus de leur agriculture. Rien de plus. Sauf que leurs logements de fortune, leurs agricultures sont la cible perpétuelle des Israéliens qui ambitionnent à la place colonies,  fermes, bases militaires, etc. Reconstruire et replanter tout ce qu’on s’emploie à leur arracher est devenu pour eux presque un rituel de misère. 

Nakab. Nakab renvoie à  la Nakba de 1948 aussi bien dans le fond que dans la forme. On ne devrait quand même plus les y reprendre une fois de plus avec ces stratagèmes à coups d’expulsions, de confiscations de terres ! Les Palestiniens qui vivent en Israël, dans les territoires occupés, ont tous battu le pavé ces derniers jours, en particulier en ce 30 novembre,« jour de rage », pour marquer leur soutien  à ces frères d‘infortune. Des échauffourées entre policiers et manifestants ont ponctué ces vastes mouvements de solidarité. 

Au nom de cette sacro-sainte sécurité d’Israël, se profilent de gros projets de déportations ; 40 villages et 70000 hectares du Neguev sont voués à la spoliation. Avec en perspectives des leurres sous forme de piètres compensations pour tous ces Bédouins à déraciner à tour de bras.

Décidément l‘invocation à tout va de la menace sécuritaire fait office de passe-droit illimité pour certains, quitte à mettre le feu aux poudres. D‘ailleurs le plan Prawer sur lequel s’adosse cette entreprise aux relents nazis assure à l’Etat hébreu toute la couverture légale nécessaire et suffisante. Gouvernement israélien et parlement ont déjà donné leur aval en première lecture à ce plan qui ne devrait pas rencontrer d’entraves pour passer bientôt en seconde lecture. A moins qu’un raz de marée de voix ne s’y oppose. 

Allô le monde, y’a-t-il encore quelqu’un pour aider à stopper gentiment cette bavure de trop, cette mise en quarantaine infernale ? Le monde est devenu trop bruyant à rendre inaudible tant de voix. Et s’épancher sur toutes les misères du monde devient quasiment surhumain. Mais quand le chat n’est plus là, les souris jubilent ; elles dansent. 

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