Boushra Almutawake est une photographe yéménite. Sa série « Mère-Fille-Poupée » figure au nombre des photos prises par des femmes rendant compte des variés univers « arabo-musulmans » des proche et moyen Orient que le Boston Museum of Fine Art rassemble sous l’intitulé « She Who Tells a Story ».
Cette série de neuf photos, « abimée » par mes soins (et ceux de Photoshop) pour la rendre commercialement inexploitable, de la Yéménite Boushra Almutawake, ne se « lit » pas d’en haut à gauche et de bas en haut, mais bien sûr de manière linéaire.
Cachez ce sein que l’on ne saurait voir. Évidemment, ces photos sont blasphématoires. Il n’est pas question de photographie dans la bible, les évangiles, ou le coran. Donc, cela n’existe et ne peut exister, à jamais : la photographie est un leurre, un mirage, elle n’existe pas puisqu’elle n’est pas décrite dans les « seuls » livres. De même, dans ces trois livres, il est fort peu question de la planète Mars, d’où aurait pu provenir la vie sur terre (par « ensemencement » d’éléments apportés par des météorites), ce qui fait, que comme un présumé dieu aurait créé ses créatures à son image, on se demande quel était l’aspect des dauphins martiens. Les terriens (enfin, maritimes terriers) leur ressemblent-ils ?
La photographie, c’est l’un des supports des études de genre. Il faut la bannir. L’interdire. Ne serait-ce que parce qu’elle révèle la fausseté du pouvoir dominant et ses faiblesses. Car si les femmes yéménites s’estompent au fil des neuf photos d’Almutawake, une dixième pourrait en précéder d’autres, révélant leur emprise, leurs pouvoirs. Le Yémen, pays de « l’enfant tardif », des commerçantes du mont Saber et de la Tihama, n’est pas que ce qu’on veut croire à Paris ou Doha.
Mais ce serait l’objet d’une autre « plaque », comme on disait autrefois.