(à la manière de JM…)
Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.
Cette série, inaugurée le 29 juillet 2013, n’a pour but que de relayer vers les lecteurs de Come4News, les informations que les démocrates tunisiens souhaitent porter à la connaissance de l’opinion publique internationale. Il s’agit, pour leur grande majorité, de messages, de photos et de vidéos postées sur les réseaux sociaux.
Ces Tunisiens, jeunes et moins jeunes, protestent contre les dérives de la révolution du jasmin, et avec une détermination nouvelle depuis les assassinats dont ont été victimes Chokri Belaïd, le 6 février 2013, et Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013, jour de la fête nationale tunisienne, tous deux opposants au parti Ennahda, majoritaire à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), élue le 23 octobre 2011.
Ouf !…
L’épisode précédent faisait part des craintes de l’auteur quant à la manifestation convoquée au Bardo, le mardi 6 août 2013. Aujourd’hui, au matin du 7, il apparaît qu’elles n’étaient pas fondées :
Physiquement, il ne s’est rien passé. Rien de fâcheux, s’entend ; mais les participants garderont sans nul doute le souvenir (pour le raconter, plus tard, à leurs petits-enfants ?) d’un vaste mouvement de chaleur humaine. Pas de heurts, pas d’affrontements. Ouf !
Numériquement, le pari est gagné. Le chiffre le plus souvent repris par les medias français est « plus de 40 000 personnes ». Un nombre qui ne parle pas spontanément ; jusqu’au moment, peut-être, où l’on remarque qu’il correspond « géométriquement » à la contenance des lieux, selon l’estimation publiée dans l’épisode 5 (42 500). Jusqu’au moment, aussi, où, le comparant à celui de la foule qui avait accompagné la dépouille de Mohamed Brahmi au cimetière du Jellaz, on réalise que le nombre des manifestants du 6 août était de trois à quatre fois supérieur à celui du 26 juillet !
Anecdotiquement, on peut aussi remarquer que, M. Mustapha Ben Jafaar,président de l’ANC, avait annoncé la suspension des travaux de celle-ci. Comme il l’avait fait plusieurs heures avant que ne débute la démonstration, on ne peut écarter l’hypothèse que son but ait été de décourager les protestataires,en tentant de leur faire croire qu’ils avaient atteint leur but.
M. Ben Jaafar est membre de Ettakatol, un parti de centre-gauche (l’une des composantes de la Troïka avec Ennahda et le CPR) dont les ministres participent au gouvernement de M. Ali Larayedh (Ennahda), mis en place au lendemain du premier assassinat politique, celui de Chokri Belaïd, voici six mois.
Autant dire que cette suspension (qui n’a pour résultat que de repousser les échéances) a peu de chances de satisfaire ceux qui ne se sont couchés qu’à une heure fort avancée de la nuit et dont les slogans résonnent encore sur les façades du Bardo.
Il est encore trop tôt pour se faire une idée de la stratégie qu’ils adopteront près s’être comptés. Mais il ne fait aucun doute qu’ils auront bien remarqué que M. Ben Jaafar avait annoncé la suspension des travaux de l’ANC « jusqu’à ce que des négociations de sortie de crise s’amorcent entre le pouvoir et l’opposition ».
On pourrait certes y voir une convergence avec les aspirations exprimées par la rue ; mais on peut tout aussi bien faire le constat d’une immense et profonde divergence, puisque les revendications qui devraient faire l’objet de « négociations » portent précisément sur la dissolution de l’ANC (qu’il continue de présider) et la démission du gouvernement (auquel son parti continue de participer) au profit d’un gouvernement de salut national composé de personnalités civiles incontestables …
Plus que jamais, « nous, démocrates de toutes tendances, devons dans tous les pays faire entendre haut et fort la réprobation et la condamnation de l’opinion publique internationale et notre soutien fraternel aux démocrates tunisiens ».
Restez à l’écoute. Stay tuned
[b]à suivre donc …[/b]