PACIFIC RIM

 

Guillermo del Toro cherche à partager ses passions, ses références, qui sont nombreuses, et le tout avec générosité et un plaisir communicatif. Attention pas d’agitation cérébrale à l’horizon, nous sommes loin de l’univers singulier du « Labyrinthe de Pan » ou de « L’échine du Diable ».

Le cinéaste mexicain s’est fait plaisir en nous offrant toute la quintessence d’un fantasme cinématographique. Une vision gargantuesque, le tout orchestré dans un vacarme assourdissant. Une fusion entre « Transformers » et « Gozilla », avec une plongée dans notre nostalgie enfantine, l’univers du robot Goldorak et d’Actarus.

Certes, les éternels snobinards de la critique se font un plaisir à descendre le film à grands coups de tirades méprisantes. Bien évidemment d’un niveau purement intellectuel, Guillermo utilise tous les stéréotypes du genre : héros sur le retour, la « débutante », les scientifiques doux, durs et dingues qui trouvent miraculeusement la solution miracle, rien ne nous est épargné, l’ensemble est bien loin d’être parfait, au final sans doute les mêmes défauts que « Man of Steel » et pourtant la magie opère. Une véritable orgie visuelle qui nous scotche sur le fauteuil.

Guillermo rend hommage à Godzilla, Mothra, Rodan et consorts, tout le traumatisme nucléaire du Japon donnant naissance tout l’univers du cinéaste japonais Ishiro Honda. Sans omettre le grand-père du stop motion, Ray Harryhausen. Oui Guillermo a fait preuve d’égoïsme, un plaisir masturbatoire qu’il couvait depuis sa tendre enfance, ou son crayon voltigeait, créant monstres et robots.

Chaque plan se révèle un défi technique et artistique, une grosse claque visuelle et sonore. Bien sûr la narration n’est pas exempte de tout reproche (les premières scènes d’exposition trop rapidement expédiées), que l’émotion affleure plus qu’elle ne submerge. Les scènes d’action sont filmées tantôt très serrées, Guillermo voulant aller au plus près des affrontements et ensuite passer au plan très large, pour nous faire ressentir encore plus cette sensation de GIGANTISME. Une des plus grande réussite visuelle de ce film d’ailleurs, la grandeur monumentale des « Kaijus » et des « Jaegers » vous donnent tout simplement le vertige !

Au final, le film ne brille pas par l’originalité de son scénario, il reste simpliste, classique, sans être noyés dans les clichés, mais tout comme « Avatar », une histoire simple se suffit à elle-même, car déjà visuellement, c’est jouissif, de quoi se procurer un orgasme cinématographique. Un film très stylisé, sans réelle intention commerciale, Guillermo s’impliquant réellement dans son œuvre, pour notre plus grand plaisir.

Pacific Rim a été converti en 3D en post-production, ce qui peut paraitre étonnant étant donné que le cinéaste a toujours été réfractaire à ce procédé. Cette décision réside en fait d’une volonté de la Warner, celle-çi ayant jugé que ce film, faisant la part belle à la robotique, comporte des éléments se prêtant parfaitement à des effets 3D.

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Le synopsis :

Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les « Kaiju », ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années.

Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les « Jaegers », contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale baptisée le courant. Mais même les « Jaegers » semblent impuissants face aux redoutables « Kaiju ».

Alors que la défaite parait inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autres choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un « Jaeger » d’apparence obsolète.

Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente.