Pour gagner quelques deniers, certains sont réellement prêts à tout, et cela en toute légalité…enfin jusqu’à présent, car le cas énoncé ci-dessous pourrait bien faire jurisprudence dans les prochaines semaines. En effet, une maternité, a décidé de facturer chaque cri émis par une femme en train d’accoucher à hauteur de 4 euros environ, soit 5 dollars! Non, ce n’est pas un canular, l’information est bien réelle, et elle a de quoi choquer.
5 dollars par cri poussé lors d’un accouchement, autant dire que la manne financière pourrait être belle pour les maternités désireuses de mettre en application un tel procédé. C’est le cas aujourd’hui d’une maternité en Afrique, et plus précisément au Zimbabwe, un pays du monde où le taux de chômage flirte avec les 95%, et où le salaire moyen est de… 150 Dollars.
Une information insolite donc, révélée par l’organisation anti-corruption « Transparency International » ces derniers jours, et qui a eu le mérite de consterner les observateurs, qui, si ils savent que le Zimbabwe est l’un des pays les plus corrompu et les plus pauvre du Monde, ne s’attendaient certainement pas à une telle procédure.
Oui, il existe une maternité au Zimbabwe, qui, lasse d’entendre les cris des futures mamans en train d’infanter, a décidé prendre « le taureau par les cornes » et d’agir. Pour autant, pourquoi en arriver à une telle issue pécuniaire?
La raison est entre guillemets « simple ». En effet, dans un pays ou le nombre de médecins et de sages femmes se veut limité (0.1 médecin pour 1000 habitants en 2007 et 1 sage femme pour 100 naissance et 500 femmes par an actuellement), les cris poussés par les patientes, occasionnaient des états « d’alerte » pour le personnel médical, qui dépassé par le nombre de patientes, ne savaient plus « à quel saint se vouer ». Des courses à répétitions pour le corps médical, qui suscitaient un moins bon traitement des patientes, et des coûts plus importants pour les établissements hospitaliers… selon ces derniers.
Au final donc, décision a été prise de faire taire la gente féminine ayant les pieds dans l’étrier, et ainsi le cas échéant de retrouver un semblant de sérénité dans la maternité. Dans le cas de « pensionnaires » récalcitrantes à l’ambiance « cathédrale » des lieux, le couperet serait donc de 5 Dollars par cri de douleur (ou de joie) prononcé. Un gouffre financier pour bien des femmes dans un pays au taux de chômage record, et où comme nous l’avons vu en préambule, le salaire moyen est de 150 Dollars (soit 30 cris). Ajoutez à cela les frais hospitaliers s’élevant à 50 Dollars, et vous comprendrez qu’il ne fait vraiment pas bon accoucher entouré de professionnels dans cette partie du monde.
Petite précision qui a son importance, si ces dames ne consentent pas à payer les frais imposés par la maternité sus-nommée, ces dernières, toujours selon « Transparency International », sont gardées en otage, séquestrées, le temps qu’un proche accepte de régler la dette, tout en sachant que des frais de séjours s’ajoutent petit à petit à « l’ardoise » de nos heureuses mamans.
Au vu de telles pratiques, on comprend un peu mieux pourquoi 8 femmes décèdent chaque jour au Zimbabwe en donnant la vie (un peu moins de 3000 par an), et pourquoi la plupart d’entre elles décident d’accoucher à domicile plutôt que dans la sécurité d’un établissement médical.
Pour autant, des solutions existent. Non pas fasse à de telles extorsions de fonds organisées, mais face à la pénurie de personnel médical en Afrique. En effet, une grande campagne publicitaire a été mise en route ces dernières semaines sur le continent africain pour accroitre le nombre de sages femmes, sous le jougt de l’AMREF (organisation de santé africaine). C’est suite au constat de cette dernière qui a recensé qu’environ 40% des mères accouchaient à leur domicile, sans aucune aide médicale, faute de moyens financiers, et au risque de ne pas survivre, que cette opération de grande ampleur a été lancée. Une opération qui avait initialement débutée en 2011, et qui a subit un regain de publicité depuis ces dernières semaines, pour sensibiliser encore plus de monde et ainsi continuer la marche en avant initiée par l’AMREF. Le but est simple, l’organisation de santé tente par tous les moyens de récolter un nombre important de dons financiers pour former de futures sages femmes (environ 15 000), d’ici à 2015, et tenter de réduire de 25% le nombre de décès imputés aux naissances dans les années à venir. Aujourd’hui, il faut savoir que 162 000 femmes meurent chaque année dans le monde parce qu’elles manquent de soins médicaux lors de l’accouchement, et qu’environ 950 000 enfants africains sont aujourd’hui laissés sans mère à la naissance (selon l’Amref). Des chiffres effarants à notre époque, qui ne cessent de s’accroitre avec l’accroissement démographique en Afrique, et la hausse du taux de naissance (bien que le taux de mortalité infantile reste très élevé). Une campagne qu’il est notamment possible de voir sur affiches en France depuis plusieurs semaines (photo).
Le dossier des maternités, des accouchements, et de la naissance n’a de cesse que de faire couler de l’encre sur le territoire Africain, et beaucoup aujourd’hui à travers le monde se mobilisent pour tenter à leur niveau d’enrayer la pénurie médicale. Des personnes aux idées novatrices, venues d’un peu partout, comme c’est le cas par exemple de notre éditorialiste Nathalie M, qui se bat depuis plusieurs années pour ouvrir et faire vivre une maternité au Tchad (http://www.come4news.com/le-tour-de-france-pour-une-maternite-555921)
Pour en revenir à cette amende de 5 Dollars, juste une question… La claque et l’insulte, c’est combien?
Liens :
http://www.aufeminin.com/societe/maternite-une-campagne-pour-sauver-des-meres-en-afrique-s52585.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zimbabwe#Sant.C3.A9
http://www.come4news.com/le-tour-de-france-pour-une-maternite-555921
Ridicule, abérrant, atterrant,… Une honte que de faire payer ses pauvres femmes ! Personnellement, si j’avais du payer ce prix lors de mon accouchement, je serais tout bonnement endettée à vie…
Plaisanterie mise à part, si ces médecins, sage femme qui ont prêté serment, s’adonnent à de telles pratique, il est de quoi avoir peur… L’effet escompté se fera sentir de plus en plus, de fait les femmes n’accoucheront plus à l’hôpital et le taux de mortalité sera de plus en plus croissant, un non sens lorsque l’on sait à quoi servent ces prétendus médecins !
[b]Sarif Guylaine,
je suis tout à fait d’accord. Ces pratiques sont absolument honteuses, et c’est pourquoi il fallait les dénoncer. Déjà, payer 1/3 du salaire moyen au vu du taux de chômage pour accoucher dans un semblant infime de sécurité médical c’est lourd, mais là, cela dépasse l’entendement. Lorsque l’on voit que des personnes font tout ce qu’elles peuvent financièrement, humainement, etc, pour permettre à ce continent de se médicaliser potablement, d’avoir des bonnes infrastructures, et que telles personnes sur place agissent ainsi, c’est à vous décourager de faire dans l’Humanitaire..
Tom[/b]
[b]Et à Rolland Garros on devrait gagner une fortune puisqu’il y a ces messieurs qui en font autant [/b] 🙂 😀
[b]Zelectron,
c’est clair qu’à Roland Garros, cela pourrait couter cher, rien que lorsque l’on voit Sharapova, cette dernière sur le même principe épuiserait sa dotation rien que durant ses matchs, mdr..
Tom[/b]
Accoucher devrait être GRATUIT dans certaines parties du Monde très pauvres comme ici. Je sais bien qu’il faut rémunérer médecins, infirmières et sages femmes, mais il doit y avoir des solutions ! et surtout pas cela !
malgré que je peux comprendre l’exaspération du Personnel soignant ayant eu une expérience un peu spéciale lors de mon dernier accouchement. je me suis retrouvé dans une chambre avec une femme issue du Maghreb et je peux vous dire qu’on devait l’entendre au bout du couloir tellement elle y mettait du coeur ! Il y a aussi une part de « cinéma » dans le fait de se faire entendre pour ces femmes.
C’est un coup a hurlé encore plus que nécessaire jusqu’à faire péter les vitres !
ET après le resto basquettes on va se faire un accouchement basquettes !
Grrrrrrrrrrrrrr !
Non mais franchement ! Ils sont malades ! Ils ne savent plus quoi inventer ! Toutes les femmes ne sont pas capables de souffrir en silence ! Vous savez à quoi ça équivaut les douleurs d’un accouchement ? Ca correspond à la douleur de 17 fractures simultanées !
Supertitom, merci pour le rappel de mon action sur le Tchad… C’est gentil de ta part de ne pas oublier. La maternité est construite maintenant et opérationnelle bien qu’il n’y ai pas beaucoup de matériel moderne. Mais il y a des tables d’accouchements, des vrais stéthoscopes, des anti-douleurs et des vêtements pour les bébés qui naissent !
Madalen a dit : « [i]je me suis retrouvé dans une chambre avec une femme issue du Maghreb et je peux vous dire qu’on devait l’entendre au bout du couloir tellement elle y mettait du coeur ! Il y a aussi une part de « cinéma » dans le fait de se faire entendre pour ces femmes.[/i] »
Madalen, c’est peut-être une question de culture comme les pleureuses en Italie ? Je ne sais pas, j’ai quelques doutes car je peux vous dire que mon accouchement ayant été difficile il y a bientôt 18 ans, tout l’hopital a dû m’entendre ! La petite était positionnée sur le dos, il a donc fallu la retourner avec des cuillères + les mains d’une accoucheuse et en même temps qu’une autre affectuait une épisiotomie d’un côté, ça se déchirait de l’autre côté. Si j’avais dû payer une amende pour chaque cri, j’aurais été endetté… Et pourtant je ne suis pas une douillette. Crier pendant son accouchement, c’est aussi une aide pour l’expulsion. Il y a des femmes qui ne souffrent quasiment pas et ça passe comme une lettre à la poste, mais pour la majorité il faut reconnaître que ce n’est pas tout rose, même si on appelle cela le mal joli puisqu’à peine le bébé sorti, plus aucune douleur n’est présente à un point que l’on m’a recousu à vif sans que je ne ressente quoi que ce soit, même pas un picotement. Et là, je n’ai pas hurler…
[b]Madalen,
merci pour ton passage 😉 Je dois avouer que selon moi, l’intensité des cris dépend surtout des femmes et est propre à chacune, maintenant, c’est vrai qu’un accouchement selon certains spécialistes (oui, désolé je ne suis pas concerné sur cette partie là de la naissance), correspond à plusieurs fractures et déchirure en même temps, avec un taux d’intensité record, ce qui explique les cris pour moi..
Maintenant, je ne sais pas si les cris sont liés à l’ethnie, la religion, la culture ou autre, je manque de recule dans ce domaine 😉
Pour autant je te rejoins sur le fait que ce type d’actes encadrés devraient être gratuits dans certaines régions du globe où le seuil de pauvreté est si élevé, et que dans ce cas, le gouvernement en place devrait pallier à des solutions financières pour assurer la rémunération du personnel médical et des infrastructures..
Tom [/b]
[b]Nathalie,
au vu de ton travail pour la maternité que tu as fondé au Tchad, comment t’oublier à la fin de ce modeste article rappelant les terribles conditions d’accouchement sur le sol africain, et notamment en Afrique centrale ou des régions du Sud.
Je te rejoins sur le fait qu’il ne soit pas normal de facturer de telles douleurs sur ce principe, la douleur et son seuil étant propre à tout être. En outre, le cri fait partie de la phase d’expulsion naturelle, et la douleur est-elle dans certains cas qu’il ne serait quasiment pas humain de ne rien dire, non?
Tom[/b]
Apparemment cette aspect honteux de la corruption n’a plus lieu depuis 2 ans (rectification du Figaro suite à une mise au point de « Transparency International » )
Je trouve tout à fait choquante la réflexion de Madalen sur sa voisine « maghrébine » qui donc par culture ??? jouerait la « comédie ». Des femmes crient plus que d’autres quelles que soient leurs origines et leur culture parce que la douleur n’est évidemment pas la même pour toutes. Une voisine parturiente « bien de chez nous » hurlait aussi deux chambres à côté de la mienne. Moi, je me réjouissais simplement d’avoir choisi la péridurale puisque nous avons la chance, en Occident, d’en bénéficier.
Combien d’enfants sont morts ou ont été handicapés à cause de naissances difficiles?
Tom je ne vois aucun rapport avec les « pleureuses » d’Italie!!!
[b]Siempre,
merci pour ton passage 🙂 Oui, il semble qu’il y ait une rectification, mais j’ai lu sur un site hors france aujourd’hui, là ou j’avais eu l’info à la base, que le gouvernement du Zimbabwe au vu de la polémique grandissant un peu partout dans le monde, avait mis les pieds dans le plat est exigé l’arrêt de ces agissements. Qui croire du coup? En tous cas, cela aura eu le mérite de faire bouger les choses ce qui en soit est bien le principal.
Pour ma part je n’ai pas parlé des pleureuses d’Italie, c’est Nathalie qui l’a évoqué, pas moi 😉 Après je se tout à fait en phase avec toi sur le fait que la douleur ne connaisse pas de frontières ou de religion, mais que au contraire, elle est propre à chacun.
Tom[/b]
Mea culpa Tom, effectivement c’était Nathalie!!! La chaleur, sans doute…
[b]Siempre,
aucun soucis rassures toi, mdrr
Tom[/b]
Coucou tout le monde ! Je suis un peu en retard là !
Siempre, mon allusion aux pleureuses en Italie,c’était juste une hypothèse pour Madalen qui suggérait que c’était peut-être une question de culture. Je n’étais pas d’accord alors j’ai envisagé cette comparaison qui effectivement n’a rien à voir avec le thème…
Tom, oui c’est « normal » de pousser un cri de douleur quand on a mal. Après tout quand on se cogne quelque part, on a tendance a dire « Ayiii » !
très intéressant cet article!