Renault s’est attiré les foudres du régulateur de la publicité britannique, l’Asa, parce que ses publicités en ligne sur YouTube montraient des jeunes femmes légèrement vêtues. Ce pour conforter le slogan « Reignite your Va Va Voom » (réveillez votre… hmm… quoi ? Pep ?) avec Renault. Admettons, voilà de quoi satisfaire les Chiennes de garde. Voui, mais nous, les hommes, on sentirait le pâté ? Peut-on vraiment utiliser des hommes objets, genre Chippendales, pour fourguer une caisse ?
Vite, indignons-nous !

C’est pour le moins cocasse. La publicité pour la Clio Renault n’a pas disparu du fil YouTube, mais elle a été condamnée par l’Asa, l’équivalent du bureau de vérification de la publicité français. Motif, elle met en scène quelques jeunes filles en tenue légère, émoustillant le conducteur d’une Clio lors d’un test du véhicule.

Le scénario de l’un des clips met en scène un concessionnaire Renault accompagnant un prospect lors d’un test à Londres. À un carrefour, le prospect est incité à presser le bouton « Va Va Voom » et subitement, le voilà transporté dans un Paris du style Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, qui ne pose guère de problème au régulateur. Mais, soudain, la Clio est entourée d’affriolantes créatures, vêtues de soutiens-gorges et de peu pour le bas (qui ne sera pas plus enlevé que le haut).

Renault, en toute hypocrisie, a soutenu que les jeunes personnes évoquaient les danseuses du Moulin Rouge. On pense plutôt au Crazy Horse, en beaucoup plus sage… Il ne s’agissait cependant pas d’effeuillage (là, c’est réel, pas de lap dancing autour du levier de vitesse) mais de burlesque (plus admissible).
« La durée de la scène en question, le changement de bande musicale, le recours au ralenti » ont posé problème au régulateur britannique.

De même que les aguichantes mimiques des jeunes femmes, « sexuellement provocantes ». Le clip instrumentalise (objectify) les danseuses en les campant en objets sexuels, ce qui constitue une « offense sérieuse et généralisée ».

Allons bon. Mais quid du clip bâti sur le même moule, mais mettant en scène une conductrice soudain entourée de jeunes gens torses nus qui lui font de l’œil ? Pantalons moulants, bustes à la plastique des modèles masculins de Thierry Mugler, moues incitant au stupre et à la fornication, &c.

Là, je m’insurge ! Avec mon surpoids, mes contours oculaires affaissés, me voilà réduit à un rôle de gigolo, d’homme objet pour une pub de Renault. Et je devrais me taire ? Laisser faire ?

Deux poids, deux mesures… est-ce admissible ? Pourquoi ce clip et pas l’autre, véhiculant de tous les hommes une image de garçons de cabaret louche ? Et tenez-vous bien, il y a un clip avec deux conducteurs, et dans l’autre, deux différentes conductrices et les danseurs ont accroché à leur ceinture un maillot marin rayé ! Encore un coup de Montebourg ! L’allusion (et le mauvais jeu de mot) est patente ! Où s’arrêteront-ils ? Qu’en dit Christine Boutin ?

Outré, suis-je ! Et puis quoi, bientôt, un pub avec un couple shagging on the back seat of the Clio ? (pardonnez mon anglais). Au risque de s’infliger des crampes ?

Et quelle image donne-t-on du Paris de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle ?

Allez, les Femen, vite une petite manif devant le siège de Renault ! Amanda Palmer, à la rescousse… Oh My God Nipple ! C’en est trop. Jagger et Bowie torse nu, c’est tout juste si on s’émeut… Faut k’ça cesse !