Difficile de rester insensible à l’annonce faîte par le conseil d’administration de l’association caritative des Restos du Cœur, de demander à l’ensemble de ses équipes de retirer des différents centres situés en France, le portrait de Coluche qui trône depuis près de 30 ans pour garder en mémoire l’œuvre de ce fondateur hors pair. Difficile aussi de comprendre que si longtemps après, le photographe de cette célèbre photo porte plainte contre les Restaurants du Cœur pour l’utilisation commerciale abusive qui est faîte par certains exploitants au travers de l’image de Coluche.

Ce portrait mythique est dans la mémoire de chacun d’entre nous et reste à jamais lié à la grande aventure des Restos du Cœur, mise en place par Coluche. Ce que l’on ne savait pas c’est que cette photo est utilisée depuis vingt sept ans par les Restos sans aucune contrepartie financière. Au début de cette aventure, le photographe de l’époque Gaston Bergeret avait autorisé, à titre gratuit, l’utilisation de cette photo sur des affichettes dans des lieux de distribution alimentaire. Mais il était loin de penser que cette photo serait par la suite détournée de l’image originale et ferait les beaux jours de nombreux exploitants qui tirent de larges profits de cette icône.

Il porte donc plainte contre l’association caritative et les différents exploitants de cette image et demande en plus un dédommagement financier pour l’exploitation passée depuis la diffusion de cette photo en 1985, ainsi que des droits d’auteur pour toute utilisation future.

Le photographe considère d’une part que l’autorisation qu’il avait donnée oralement à l’association lors de sa création a été largement outrepassée et que la photographie d’origine a été au fil du temps nettement défigurée et cela  essentiellement dans un but commercial.

De plus, à aucun moment, personne ne l’a contacté pour lui demander son avis ou pour avoir une quelconque autorisation pour pouvoir utiliser cette photo et face au commerce actuel fait à partir de ce cliché, il veut en toute logique mettre les « holàs » et arrêter toutes ses dérives.

Cette démarche même si elle paraît compréhensible, elle est difficilement acceptée par les responsables des différents centres de distribution, qui pensent que la disparition de cet emblème ne peut que porter préjudice à la réputation des Restos du Cœur.