A une semaine de l’adhésion officielle de la Croatie à l’Union européenne, il paraît important de faire un point sur les enjeux de l’arrivée de ce 28ème membre, nombreux pour la Croatie mais également pour l’Union européenne et les autres pays de l’Est, qui attendent leur tour avec patience et réformes.
« Un moment historique » pour l’Union et le président Josipovic
10 ans, c’est le nombre d’années qu’il aura fallu à la Croatie pour être acceptée dans l’Union européenne. Les dirigeants européens seront au nombre de 30 pour applaudir cette décision à Bana Jelacica, la principale place de Zagreb, lors de la cérémonie d’adhésion du pays à l’Union européenne. L’ajout de ce 28ème membre à un des plus grands rassemblements de pays au monde pose plusieurs enjeux de taille, que ce soit pour le pays en lui-même ou pour ceux qui l’entourent.
Pour parvenir à cette victoire, la Croatie a du faire de nombreux efforts pendant cette dizaine d’années, tant dans des domaines institutionnels que sociaux. Son adhésion à l’Union européenne le 1er juillet prochain lui permettra de continuer encore un peu plus son développement, notamment grâce à un fonds européen de 3,5 milliards d’euros qui lui sera versé pendant 2 ans.
Son président, Ivo Josipovic, a tout de même précisé qu’ « il n’y aura aucun miracle » pour son pays, en récession depuis 4 ans. Réaliste, mais optimiste, Ivo Josipovic a poursuivi, « la crise est là, mais je crois que nous sommes plus forts unis (…), en fin de compte, l’Europe sortira de la crise ensemble ».
De l’espoir du côté des Balkans, mais également des pays de l’Est
Après la Slovénie en 2004, la Croatie marque une deuxième entrée d’un pays des Balkans dans l’Union européenne, donnant d’autant plus d’espoir au Monténégro dont les négociations sont déjà entamées, mais également à la Serbie. La Commission vient effectivement d’enjoindre les pays de l’UE à entamer les discussions avec ce pays, consciente des enjeux d’un rassemblement des pays européens au complet.
Ce possible développement géographique de l’Union européenne était également au cœur des discussions lors du sommet des pays de l’Europe centrale et orientale, les 12 et 13 juin dernier à Bratislava, en Slovaquie, lors duquel le sujet de l’intégration de pays comme l’Ukraine à l’Union européenne était au centre des débats.
« Je suis convaincu que l’intégration du marché domestique ukrainien, de ses infrastructures industrielles et agricoles à l’Espace économique européen aura des répercussions positives importantes sur la situation économique européenne et contribuera à aider l’Europe à surmonter la crise » a ainsi déclaré le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch.
Ce dernier mène depuis déjà plusieurs années, une politique de réformes importantes afin d’humaniser les droits de ce pays, connu au départ pour sa corruption. Il a également refusé de faire parti de l’Union douanière russe. Dans cette même optique d’échappatoire au géant russe, l’Ukraine souhaite aujourd’hui renforcer ses liens avec l’Union européenne qui pourrait également y trouver son compte en acceptant d’intégrer ce pays, levier géographique entre l’Europe et la Russie.
Reste désormais à savoir si l’Union sera attentive à ce type d’appel et si les pays concernés comme l’Ukraine sauront garder une continuité dans la refonte de leurs sociétés afin de mieux correspondre au modèle européen, démocratique et politiquement stable.