En souvenir des jours heureux…
Sa main mouillée effleure, corrige et remodèle
Dépose une fossette, du nez, rectifie l’aile
Et devant son regard, perdu dans le passé,
Imperceptiblement, naît le visage aimé…
A la photo intacte se mêlent des couleurs
Le timbre d’une voix, des odeurs de vanille,
L’écho joyeux du rire d’une petite fille
Suspendue à son cou et riant de bonheur
Sous ses gestes précis naissent les boucles blondes
Et ce curieux épi qui la désespérait
Mais la douceur de soie d’une mèche emmêlée
Est une sensation qu’il ne peut recréer
Aux rondeurs de la bouche, figée dans un sourire
Sa mémoire recrée des heures gourmandise
Le rouge des fruits d’été, les noyaux de cerises,
Soufflés pour un pari dans un éclat de rire…
L’argile malléable, complice sous ses doigts
Esquisse le petit cou à la peau transparente
Et les paupières fermées sur des larmes brûlantes
Il entend le tempo de l’artère qui bat…
Son enfant est partie il y a longtemps déjà,
Emportant avec elle, à jamais, l’insouciance…
Alors pour un instant, il sculpte sa présence,
Il la touche il la voit, il l’entend…elle est là….