Homme clé du temps de l’ancienne présidence, Claude Guéant commence sa descente aux enfers. Le fonds du gouffre semble encore loin d’être atteint…dommage.   

 

 

 

 

L’avenir devient bien sombre pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Passé de l’ombre à la lumière, lorsqu’il fut nommé Ministre en lieu et place de son obscur rôle de conseiller, Claude Guéant s’est mis à dos, dès les premiers mois de la présidence de son mentor, bon nombre de responsables politiques mais aussi et surtout une grande partie de la population.

Lorsqu’il devient en 2007 secrétaire général de la République Française, Claude Guéant (imité mais dans un style bien plus défendable par Henri Guaino) montre alors la voie de ce mandat présidentiel, qui semble se placer sous l’omniprésence du président et l’importance essentielle des conseillers. Les sorties du secrétaire sont remarquées et redoutées dans les différents cercles de la majorité. Aussi lorsqu’il est nommé Ministre de l’Intérieur (il fut secrétaire général du même Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, comme quoi l’histoire semble se répéter), Claude Guéant fut épié, surveillé et certains (taisons les noms par charité) guetteront alors les premiers faux pas.

Ce temps-là est bien révolu, et Claude Guéant a du mal de se dépêtrer de « ses affaires » qui ne cessent de s’accumuler. Le problème du financement la campagne de son mentor en 2007 a permis de détecter deux virements suspects sur les comptes personnels de Claude Guéant. Cela a permis aussi de mettre en évidence des dépenses importantes réalisées en espèces par Mr Guéant lui-même. celui-ci se défendait alors expliquant que ce qui avait été interdit par la loi ne lui était pas opposable entre 2002 et 2004, puisqu’il percevait de la main à la main la somme de 10.000 euros mensuels (sic !). Enfin, l’affaire Tapie risque aussi de rattraper cet ancien ministre dans les semaines qui viennent et il ne serait guère étonnant que son nom rejoigne celui du président d’Orange ou du jugé désigné dans l’arbitrage.

Restons néanmoins sur l’histoire des primes de cabinet, en soulignant quelques points essentiels.

 

Un paiement en espèces interdit ou autorisé ?

 

L’histoire reste étrange et énigmatique. Toujours est-il (et il ne s’agit plus de rumeurs, puisque tout cela a été confirmé) que Mr Guéant a reçu pendant deux ans, en plus de son salaire mensuel, la somme de 10.000 euros. Plusieurs vérités sont alors à garder à l’esprit pour comprendre à quel point la situation reste amorale :

·        Lorsque Mr Guéant est intervenu au journal télévisé, il a admis avoir dépensé de petites sommes (quelques dizaines de milliers d’euro), montrant déjà le peu de cas que Mr Guéant se fait de l’argent. Cela prouve surtout, contrairement à ce qui est sous-entendu par les dires de ses proches, que cet argent liquide n’a pas exclusivement servi à rétribuer des officiers de police. Mr Guéant en a bien usé à titre personnel.

·        Pourquoi Mr Guéant a-t-il accepté de percevoir des sommes, qu’il savait illégales ? Les primes de cabinet ont été interdites par Lionel Jospin. Il n’est pas plus choquant alors de détourner de l’argent ou de favoriser la fraude fiscale.

·        A quoi ont servi ces sommes ? (et la question risque fort de prendre de l’ampleur dans les jours qui viennent).

·        Pourquoi Mr Guéant n’a-t-il pas déclaré au fisc les sommes qu’il a perçues à titre personnel ? Je ne suis pas comme certains et je ne prétends pas tout de go que Mr Guéant aurait eu à disposition 240.000 euros en 2 ans, mais simplement on peut s’étonner que cet investisseur hors pair (il a quand même réussi à vendre deux œuvres d’art à 500.000 euros alors qu’elles ne valaient pas plus de 70.000 à dire d’expert, le tout sans les faire sortir du pays si on en croit le Ministère de la Culture) n’ait pas pris la peine de se mettre à jour de ces obligations fiscales.

·        …..

 

Beaucoup de questions donc qui montrent à quel point les Hommes politiques sont vraiment très mal placés pour nous donner des leçons de morale. Car n’oubliez pas les propos de ce même Mr Guéant, lorsqu’éclata l’affaire Cahuzac. Alors les politiques, tous pourris ou tous incompétents ?