J’ai visionné avec beaucoup d’amusement le reportage du journal de TF1, sur l’arrivée de mots nouveaux dans le dictionnaire français, qui n’aura bientôt d’ailleurs plus rien de vraiment typique à notre langue, pourtant suffisamment riche pour que nul linguiste audacieux, n’ait besoin d’y ajouter quelques mots barbares et de surcroît inutiles.
Ce qui m’inquiète bien plus que cela ne m’amuse, ce sont les carences effrayantes qu’ont de plus en plus de mes compatriotes, en ce qui concerne leur façon de lire, parler et enfin écrire le français…
Déjà du temps où j’enseignais encore, j’avais été victime d’un blâme émanant de l’éducation nationale, car je retirais des points sur les copies par trop chargées en fautes d’orthographe. Le terrible criminel que j’étais alors devenu, s’était vu reprocher cette odieuse pratique pénalisant les élèves, car je n’étais pas professeur de français mais seulement de physique-chimie… J’avais fait remarquer respectueusement pour ma défense, aux quelques bureaucrates qui m’interrogeaient, que je m’inquiétais de la manière avec laquelle mes élèves, déchiffreraient l’énoncé de mes problèmes, certes scientifiques mais écrits ne leur déplaise en français, dans un avenir proche, avec leur déplorable niveau dans cette matière. Il m’avait été répondu que les têtes pensantes de l’éducation nationale, se penchaient depuis longtemps sur le problème et que moi petit prof, je ne faisais pas partie de ces têtes pensantes…
Cela se passait dans les années 1990 et en 2013 le résultat est là, nous évoluons dans ce qu’il convient d’appeler une génération montante de l’illettrisme…
A quand les énoncés du baccalauréat en langage SMS, franglais, ou langage des banlieues ?
Chose amusante également, je faisais faire des dictées à mon fils alors au collège, dans l’anonymat le plus total, pour ne pas passer pour un extraterrestre complètement démodé. Aujourd’hui, il est passionné de rap et ses amis, formés par mes collègues enseignants modernes de l’époque, viennent lui demander d’écrire les textes car eux sont totalement incapables d’aligner deux mots…
Je félicite donc les têtes pensantes des années 1990 pour cette belle réussite !
Je constate toutefois, que l’on s’inquiète aujourd’hui, un peu tard à mon avis des lacunes accumulées par les enfants depuis des décennies, en français et que l’on remet au goût du jour des dictées dans des établissements "pilotes", qui obtiennent d’excellents résultats.
On pourrait aussi citer l’exemple de ce jeune homme, titulaire d’un master en commerce, que l’on a pas eu honte de montrer aux informations télévisées, prenant des cours d’orthographe car il lui avait été impossible de passer sa période d’essai en entreprise avec succès, à cause justement de sa manière d’écrire des plus déplorable (une copie de ses écrits avait été montrée sur un écran).
Là encore l’enseignant primaire que je suis s’étonne… Comment un étudiant a-t-il pu passer son baccalauréat, puis des années d’études semble t-il réussies, en étant n’ayons pas peur des mots : Illettré ?
J’ai fut un temps été correcteur d’examen, à l’âge de pierre bien entendu, mais je crois me souvenir que l’orthographe d’une copie d’examen, avait une influence capitale sur la note.
Pour terminer mon propos, je me demande ce qu’il va se passer très bientôt dans les universités, où il sera de rigueur de ne converser qu’en anglais, avec sur les bancs de l’amphithéâtre, des étudiants ne maîtrisant déjà plus le français…
Bien parlé !!!
Merci d’avoir apprécié [b]Fanfanville[/b]… Amitiés.
Le problème c’est que les élèves ne sont pas seulement illettrés mais aussi ignares/incultes. On s’amuse régulièrement à demander à nos élèves de première et de terminale économique et scientifique combien il y a d’habitants en France. Les réponses vont de 6 000 à 600 000 000 000 ! (et ils ne plaisantent pas !)
En mathématiques, dès qu’un énoncé fait plus d’une ligne les élèves ne comprennent plus rien, même au lycée. Au plus, au moins n’a plus aucun sens pour eux. De toute façon, ce qu’ils font en cours ne sert à rien ils le disent eux-mêmes et préfèreraient jouer toute la journée (même au lycée). En plus leurs profs les encouragent en leur répétant sans arrêt qu’apprendre est inutile.
C’est le reflet d’une période passée qui se confirme chaque jour.
Ceci est constatable dans toutes les approches. Aujourd’hui vous avez des ingénieurs qui n’inventent plus rien. J’ai connu des forts en math qui n’étaient pas capables de résoudre un simple problème logique comme de clôturer le champs d’un paysans ou les volumes et les surfaces d’un bâtiment… combien de femmes en cuisine ne savent pas doser avec certitude les volumes d’une recette et ne savent lire un verre doseur… combien de vendeurs en magasin prennent la calculette pour deux articles ou déduire une remise de 10%…
Ce sont ces bases qui sont la codification de la communication, qui permettent ensuite de s’ouvrir au reste des savoirs, tout se joue jusqu’à la fin de l’école primaire, mais le système encourage l’avoir à la sortie et non l’être. Société de consommateurs ou société de gens maîtres d’eux qui apportent ensuite au collectif, le problème est la… aujourd’hui c’est la société en son état qui justifie l’abandon de l’école et des bases, afin de créer des esclaves non plus physique mais pour répondre au matérialisme.
PH
Bien d’accord avec tout cela.
De plus les activités soit disant novatrices, que l’on propose aux élèves pour (j’aime beaucoup) reposer leur système cérébral, viennent tronquer certains programmes, dans diverses matières… Ainsi zappe t–on carrément d’énormes pans de l’histoire dans cette matière… On passe du moyen-âge à la guerre de 14/18, puis on saute par exemple la seconde guerre mondiale, pour revenir à celle du Koweit… Ainsi se retrouve t-on avec des élèves qu’il faut dans le fond ne pas incriminer, qui ne connaissent plus les grands hommes ou célébrités qui ont marqué le monde… Petite anecdote à ce sujet, selon un de mes élèves qui voulait briller devant les autres, le libérateur de Paris à la fin de la seconde guerre mondiale était un certain général Charles Hitler ! Ou encore a-t-on vu l’an passé, un étudiant qui avait écrit dans un sujet d’histoire du baccalauréat, que Néron aimait organiser des combats de radiateurs…
Je vois soudain l’avenir estudiantin en noir…
Bonjour,
Entièrement d’accord sur tous les points….malheureusement. Juste un bémol néanmoins, l’apprentissage en langue anglaise en université est une bonne chose à mon sens…Pour mémoire, écoutez certains de nos hauts responsables s’exprimer dans cette langue
La culture générale se fait certes sur l’histoire et la géographie mais reconnaissons que même dans les années 70 les programmes ne permettaient pas de comprendre les faits historiques notamment les plus récents d’alors (fallait pas parler des collabos aprés guerre ni de la shoas, politiquement incorrect et dérangeant….) A part une photo de De gaulle sur les champs elysées à la lbération de Paris rien d’autre que ce Cocorico… heureusement que nous avions la télévision pour mieux comprendre les événements de la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui vous avez toute l’histoire et la géographie plus objective grace a ARTE et plus actuelle sur la politique et la géographie présente, malheureusement il faudrait éventuellement mettre la TV en classe afin de motiver les jeunes sur ces approches culturelles.
Pour les anciens l’on devait apprendre par coeur et sans coeur et sans passion les quintaux d’export ou d’import de blé de certains pays selon les années… une torture inutile. L’on ne sait toujours pas utiliser pédagogiquement les outils modernes pour intéresser nos jeunes que l’on laisse libre et anarchique sur la toile par ailleurs…
PH