Le samedi 18 mai 2012, Facebook fêtait son entrée en bourse sur le Nasdaq. Un an après, tirons un premier bilan.

 

 

 

 

Il y a un an, presque jour pour jour, Facebook se vantait d’une introduction en bourse valorisée à 140 milliards de dollars, un record pour les nouvelles technologiques. C’était autant que Amazon, Hewlett Packard et Dell réunis. C’était un record qui pouvait faire rêver. Environ 1000 salariés, parfois même des personnes intérimaires qui n’ont travaillé que quelques jours pour l’entreprise, qui détenaient des parts du capital, pouvaient espérer devenir multi millionnaires. Néanmoins, quelques signes pouvaient alarmer. Les documents d’introduction en Bourse avaient été modifiés à de nombreuses reprises, avec plusieurs prix proposés, allant de 24 à 38 dollars. C’est le haut de la fourchette qui a été utilisée avec un prix de 35 dollars le 18 mai 2012 qui laissait peu de place à une grande évolution haussière. De plus, les investisseurs craignaient une bulle spéculative, une bulle de l’internet dans ce cas. Ce qui les inquiétait c’est que cette valorisation était immense comparée aux résultats du groupe (1 milliard de dollars de bénéfices ) et qu’ils n’achetaient finalement pas du concret, mais du potentiel. Facebook, c’est près d’un milliard d’utilisateurs dans le monde. Chacun d’entre eux rapporte au groupe 1 dollar par an. Ceci est possible grâce à la collecte des données personnelles et aux contrats publicitaires.

 

L’introduction en bourse de Facebook s’avérera être un véritable fiasco. Cet échec sera en partie expliquée par les couacs techniques dont le Nasdaq est responsable. Les premières cotisations, retardées de plus de 30 minutes, montreront que le Nasdaq n’a pas réussi à faire face à la demande. Certains opérateurs qui avaient donné des ordres d’annulation ou de modification n’ont pas vu leur demande confirmée. La capacité du Nasdaq à accueillir la plus grosse introduction en bourse d’une entreprise américaine de l’internet a également été mise en cause. Les banques ont aussi été dans le collimateur notamment Morgan Stanley, banque conseillère du groupe et qui devait l’accompagner dans cette introduction, dont la stratégie n’a pas été judicieuse. La banque avait en effet dépensé deux milliards de dollars en quelques minutes pour éviter que le titre ne tombe sous son cours initial. Le problème c’est que le lendemain, le cours s’effondrait sans cette aide. Des dizaines de plaintes d’investisseurs sont toujours en cours, un an après.

 

Ce fiasco boursier, l’un des plus grands de l’histoire américaine, réveillait les craintes des investisseurs sur l’avenir de Facebook. Ces derniers ne comprenaient plus trop sa stratégie et doutent de sa capacité à monétiser les audiences sur téléphone mobile. A la fin du mois de juillet, quatre dirigeants avait d’ailleurs annoncé qu’ils quittaient l’entreprise. Depuis, ça va un peu mieux. Le réseau social a regagné la confiance de la plupart des investisseurs, justement en mettant l’accent sur la téléphonie mobile. Les statistiques sont claires : le réseau social est plus consulté sur smartphone que sur ordinateur. C’est donc sur cet axe que Facebook souhaitait d’abord se concentrer. A son introduction en Bourse, Facebook était très en retard dans le domaine. Au 1er trimestre 2012, aucun revenu de la publicité sur mobile. Un an après, le chiffre s’élève à 31%. Le groupe a notamment introduit de nouveaux formats de publicité adaptés aux écrans plus petits des smartphones, sur lesquels ses annonces ne s’affichaient pas au départ.

 

Niveau mobile, Facebook a aussi lancé une version modifiée d’Androïd. Le logiciel "Home" permet à ses utilisateurs d’avoir un accès direct à leur réseau social, les photos, les publications, les murs, et la messagerie instantanée. Une étude parue en avril dernier laisse penser que le chiffre d’affaires de Facebook sur le mobile pourrait atteindre le milliard de dollars en 2013, presque trois fois plus que l’an dernier. Facebook est donc aujourd’hui une entreprise mobile.

 

Fin 2012, Facebook affichait une forte croissance de 37% de son chiffre d’affaires, s’élevant à 5,1 milliards de dollars, et de 40% au dernier trimestre, à 1,6 milliard. L’essentiel provient des recettes publicitaires, qui représentaient 1,33 milliard sur les trois derniers mois de l’année (+41%). Le résultat annuel avait néanmoins été plombé par les rémunérations en actions versées aux dirigeants suite à l’entrée en Bourse, qui ont dépassé le milliard de dollars. En Bourse, le titre évolue désormais autour de 26 dollars et Facebook vaut aujourd’hui 63 milliards de dollars (environ 49 milliards d’euros).