Il ne fait plus de doute pour personne que la politique libanaise de distanciation par rapport à la crise syrienne n’est qu’un vain mot. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est le seul à être passé pour la première fois aux aveux, lors de son dernier discours. Dans la région de Qoussair, la campagne de Homs, des hommes du Hezbollah auraient bel et bien prêté main forte à l’armée syrienne. Au-delà du soutien indéfectible au régime de Bachar el Assad, désormais revendiqué haut et fort, le motif invoqué pour justifier cette position, est de préserver à la fois la communauté chiite en place et son haut lieu de pèlerinage, le mausolée de Saydeh Zeinab, fille de l’imam Ali Ben Abi Taleb et petite fille du prophète.
Logé à la même enseigne, le Bloc du 14 Mars déjà pris en flagrant délit de livraison d’armes pour l’opposition syrienne, dénonce les conséquences sur le Liban d’une telle ingérence ; prenant certains pour des amnésiques, il s’obstine à vouloir montrer patte blanche par rapport à ce conflit !
En dépit de ses échecs successifs, l’imam salafiste, cheikh Ahmad al Assir continue lui, de croire qu’il suffit de verser dans la provocation pour gagner en notoriété : après ses dernières démonstrations de force, entre sit-in, appels au jihad en Syrie, le voilà qui encore innove : en guise de défi au Hezbollah, il a fait une escapade sur le terrain, à Qoussair, là où s’affrontent, l‘ASL, l’armée syrienne libre et l’armée régulière avec en renforts des combattants du Hezbollah.
Une visite qui n’est surtout pas du goût de l’opposition syrienne qui l‘a fait savoir par la voix de son coordinateur politique, Louaï Moqdad: « ce qu’a fait le cheikh Assir nuit à la révolution syrienne et profite à ceux qui disent que des étrangers combattent aux côtés des rebelles ».
Bien que ses indésirables services soient perçus par les gratifiés, comme de véritables cadeaux empoisonnés, le cheikh n’en démord pas ; il prévoit un autre saut sur le champ de bataille : ses hommes n’ayant nullement pas l’intention de déguerpir du terrain tant que leurs adversaires ne les auront pas précédés.
Depuis la nuit des temps, l’Histoire se construit ainsi sur des cadavres. Sur des ruines En cette période tragique, nombreux parmi les artistes syriens viennent se reproduire à Beyrouth. Il en un qui se prénomme Abdel Karim Hamdane. Candidat à l’émission Arab idoll, filmée à la chaîne panarabe MBC de Beyrouth, Abdel Karim a chanté la Syrie.
Lui ne veut pas du langage des pro ou anti-Assad et pour lui, pas d’engagement qui vaille ! Son langage est différent, il vient du fond de l‘âme. Il pleure son pays devenu champ de bataille, où désormais le sang coule à flot. Le cœur en lambeaux, il pleure 7alab, « Alep » ; ce pays où les enfants sont devenus étrangers dans leur propre patrie. Ô mon pays, ô Alep , juste ces mots et sa voix fait vibrer des millions de personnes !
Dans la vidéo ci-dessous, l’émotion est palpable, elle est à son paroxysme. Farah, une autre candidate syrienne s’effondre en larmes. Nancy Ajram, membre du jury interpelle Abdel Karim pour lui dire que devrait cesser à Damas le bruit des canons pour laisser résonner sa voix…
{youtube}TYQo5Kmu4wQ{/youtube}
[b]Depuis la nuit des temps, l’Histoire se construit ainsi sur des cadavres qui tombent en poussière…quel crédit accorder à l’h(H)istoire plus ou moins consensuelle, plus ou moins interprétée, plus ou moins réécrite ? Aujourd’hui la tuerie continue et rien ne présage de la fin de ces rivières de sang [/b]
Nous avons justement là sous nos yeux, l’illustration même de la déformation de l’interprétation des évènements en cours.
Toutes les versions sans exception sont sujettes à caution et que dire de « l’Histoire consensuelle » ?
La tuerie continue en s’aggravant malheureusement.