A quelques jours de la publication des résultats de l’élection sénatoriale du 14 Avril dernier, la polémique ne cesse d’enfler au sujet de la consigne de vote donnée par le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) à ses grands électeurs de la région de l’ouest.
N’étant pas en lice dans la région de l’ouest du Cameroun suite à la disqualification de sa liste dans cette région par la Cour Suprême siégeant comme conseil Constitutionnel, le parti au pouvoir avait instruit à ses conseillers municipaux de cette région montagneuse de voter pour la liste du Social Démocratic Front de Ni John Fru Ndi, l’opposant historique à Paul Biya. Tout ceci, dans une région où l’Union Démocratique du Cameroun du Docteur Adamou Ndam Njoya partait favoris, ceci, compte-tenue du nombre de sièges de conseillers municipaux qu’il dispose dans la région, et plus particulièrement dans son fief du Noun. L’appel du RDPC à voter pour le SDF viendra donc hypothéquer toutes les chances de l’UDC d’être présent au tout premier Senat du Cameroun ; surtout que le parti de Monsieur Ndam Njoya n’avait bataillé que dans cette région.
Et, pour justifier son choix en faveur de son principal rival, les responsables du parti de Paul Biya ont décrié le caractère tribaliste de la liste élaborée par l’UDC dans cette région essentiellement peuplée des Bamouns et des Bamilékés. Un argument valable, quand on sait que la quasi-totalité des personnes investies par l’UDC étaient originaire du seul département du Noun, le département dont est originaire le fondateur du parti. Une attitude très maladroite dans une démocratie encore en construction.
Seulement, depuis le jour du scrutin, l’Union Démocratique du Cameroun, sentant la défaite venir, ne cesse de créer des polémiques inutiles, en traitant le RDPC de tribaliste. Plus loin, elle est allé jusqu’à déposer un recours d’annulation de cette élection au près de la cour Suprême. Un recours qui devrait être examiné dans les toutes prochaines heures.
Cependant, il conviendra pour Monsieur Ndam Njoya et ses militants de comprendre que la politique n’est pas une histoire de famille, encore moins une affaire de tribus. Lui, qui est maire de Foumban, et sa femme député du Noun ! Par ailleurs, Plutôt que compromettre davantage son avenir politique, il devrait tirer les leçons de son amateurisme, afin de ne plus tomber dans les mêmes erreurs la prochaine fois. C’est cela aussi la politique…