L’Arabie Saoudite va bientôt inaugurer un nouveau « centre de réhabilitation » pour les djihadistes détenus. Non seulement cela évoque un hôtel ou un paquebot de croisière, mais en cas de bonne conduite, on pourra y recevoir pour deux jours sa femme ou sa famille. L’idée semble être de convaincre les prisonniers qu’hormis leur perception de la lutte armée, autorités et détenus pensent de même…

Relatif « bon plan » pour musulmans désireux de faire de courts séjours avec gîte, couvert, activités récréatives, &c., offerts : se rendre dans un pays en proie à une guerre civile opposant sunnites à d’autres, divers, éviter de se blesser, puis aller se faire cueillir en Arabie saoudite.

Ensuite, tenter d’intégrer le tout nouveau centre de réhabilitation de Riyadh. Certes, il en existe quatre autres qui ont déjà hébergé quelque 2 400 prisonniers présumés « politiques », mais ce dernier est flambant neuf.

Il est composé de douze unités de détention regroupant 19 invités, chacun en chambre individuelle, avec lits articulés, suites pour recevoir femme ou famille, salle de restauration, de gym (équipements dernier cri, piscine), ateliers d’activités (billard), sauna, &c.

L’idée ? Assurer le repos du guerrier en lui réservant un accueil limite luxueux revendiqué afin de les inciter à modérer croyances et convictions. Tel que…

On dîne à six autour de tables rondes, et les seules activités obligatoires ensuite, c’est l’assistance à des séminaires sur les « affaires religieuses ».
Bien sûr, pas question de recevoir des ministres d’un culte chrétien ou judaïque, druidique, ou des orateurs laïques. Le jihad, d’accord, mais spirituel ou dans le cadre d’une armée régulière.

Cela fonctionne assez bien. Bon suivi des libérés et seulement environ dix pour cent de récidivistes. Il faut dire que l’islam prôné en détention s’accommode assez bien des vues les plus traditionnelles, voire radicales. On peut intégrer direct ensuite la muttawa (la police religieuse chargée de la répression du vice).

Cela vaut certificat d’intégration future dans n’importe milice religieuse de tout pays musulman en tolérant. Bienvenue en Tunisie. Attention cependant à ne pas confondre une prostituée avec une épouse temporaire. À ne pas faire de zèle en confondant un commerce plongé dans la pénombre lors des prières avec un autre, au rideau à demi abaissé, mais servant de la clientèle. Ou de prendre une poupée, fusse-t-elle élancée telle une Barbie, avec une autre tant qu’elle est correctement voilée et recouverte d’une longue robe. Par ailleurs, les patrouilles en voitures banalisées ne sont plus permises en Arabie.

Récemment, en Arabie, la muttawa (ou motaweaa) a fait évacuer une exposition sur les dinosaures. En fait, elle avait déjà tourné dans divers centres commerciaux du pays. Pourtant, les pouvoirs autrefois discrétionnaires de la muttawa ont été contingentés : plus de perquisitions surprise, plus de filtrage à l’entrée des centres commerciaux (rares espaces mixtes), cela depuis fin janvier 2013.

Ce qui n’a pas empêchés les policiers des mœurs de virer, voici quelques jours, trois hommes émiratis estimés « trop beaux » et pouvant de ce fait aguicher des femmes. Ils tenaient un stand dans le cadre d’un festival.

Les mœurs se relâchent : une femme entièrement voilée peut faire de la bicyclette accompagnée par un frère, père ou mari, uniquement dans des lieux peu fréquentés par des hommes, mais les étrangères peuvent même faire du vélo. La location de scooters reste cependant prohibée pour les femmes. De même, des séparations ont été introduites dans les commerces car vendeuses et vendeurs doivent être répartis autour d’une cloison d’au moins 1,60 m. Depuis fin janvier dernier, les commerces peuvent employer des femmes en « contact » (derrière un comptoir) avec le public masculin et féminin.

Mais les centres de réhabilitation pour délinquantes ne désemplissent pas.

Notez que les chiites ne seront pas admis dans les centres de « rééducation » de djihadistes. Ils pourraient perturber les séminaires d’instruction religieuse.