Il est désormais certain que le Cameroun se dotera dans les tous prochains jours de son tout premier Senat. Car les « grands électeurs » sont appelés aux urnes demain dimanche 14 Avril 2013, afin d’élire les 70 personnes qui avec les 30 autres nommés par Paul Biya formeront la chambre haute du parlement camerounais.
Lancée depuis près de deux semaines, la campagne électorale se referme ce soir à minuit. Une campagne qui se serait déroulée dans le calme et la sérénité. Aussi, pour la toute première fois, les partis politiques camerounais ont su faire preuve d’un sens de responsabilité élevé. Avec des messages courtois, et patriotiques. Plus loin encore, le consensus qui était jusqu’ici le pire ennemi des politiciens camerounais s’est invité cette fois ci ; et, curieusement entre deux partis politiques qui se regardaient jusqu’ici en chiens de faïence : le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais au pouvoir et le Social Démocratic Front, le premier parti d’opposition du pays.
En effet, l’on a appris mercredi dernier qu’une mission du parti au pouvoir conduite par Jean Kuete le Secrétaire Général du Comité Central a invité depuis la ville de Bandjoun les conseillers municipaux RDPC de l’ouest du pays à voter pour la liste du S.D.F. Ceci, parce que la liste du parti de Paul Biya a été disqualifié dans cette région par la cour suprême.
A son tour, le Social Démocratic Front qui ne se sera pas en compétition dans la région du littoral a invité lui-aussi ses « grands électeurs » de cette région à voter pour le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. : Un accord parfait !
Seulement, depuis que cela a été porté publiquement à la connaissance des camerounais, plusieurs voix s’élèvent pour déplorer cette « entente » entre deux partis aux idéologies contraires. Les commentaires vont dans tous les sens, chacun interprétant ce « mariage » de circonstance à sa façon. Certains traitant déjà Monsieur Ni John Fru Ndi le leader du Social Démocratic Front de traitre. Surtout qu’on le soupçonnait depuis quelques temps de collaborer avec le parti au pouvoir.
Cependant, sans totalement attribuer le tort aux auteurs de cette théorie, il convient de préciser que l’on ne peut pas parler de démocratie sans consensus. Aussi, le fait d’être de l’opposition ne nous enlève pas la capacité de voir la réalité telle qu’est est. Il est vrai que le RDPC et le SDF sont deux adversaires politiques de longue date ; mais, comprenons aussi qu’ils militent ensemble pour une cause : le Cameroun.
L’objectif de tout parti politique est la conquête du pouvoir, ou de toute partie de celui-ci. Et nous pensons que le SDF et le RDPC ne sauraient faire l’exception. Surtout, n’oublions pas que quand l’on se noie, on peut s’accrocher même au serpent !
Source photo: www.camer.be