au feu d’un immeuble et à la perte du bien de ses habitants.

 

Une banale histoire de la misère, mais ô combien révélatrice lorsqu’elle est poussée à l’extrême, fit que les habitants de l’immeuble privé du 14 rue Brillat-Savarin dans le treizième arrondissement de Paris, prit feu, et qu’ils furent évacués d’urgence par la grande échelle des pompiers dans la nuit du 05 au 06 avril 2013.

 

Document Le parisien, les flammes sur le toit de l’immeuble.

 

On imagine pour ces habitants de la fumée partout, asphyxiante, qu’est-ce qui se passe ? L’affolement bien sur, que faire ? Les lieux communs en flammes, impossible de descendre. Alors, un homme se défenestra, du troisième étage pour ne pas être asphyxié, par cette fumée qui vous prend à la gorge. Un saut dans le vide et puis l’hôpital en urgence absolue. Mais soulagement pour les habitants, ses jours ne sont plus en danger, un miracle dans cette détresse.

Une centaine de pompiers furent dépêchés pour combattre l’incendie, et un pompier fut également blessé. Vers 23 heures le feu fut maîtrisé et les habitants sinistrés furent recueillis, sous l’action des services de la ville de Paris, dans un foyer d’accueil international Boulevard Kellermann. Une nuit de cauchemar qui vous marque pour la vie.

C’est l’épilogue d’une situation tragique, causée par des SDF qui occupaient l’immeuble, impensable que le laxisme des pouvoirs publics puisse conduire à des conséquences si dramatiques privant 54 familles honorables de leur appartement ou ils y vivent depuis très longtemps. On imagine le préjudice de ces propriétaires qui maintenant ont tout perdu. Comment peuvent-ils vivre sachant que l’accès à leur bien est devenu prohibé, trop dangereux, des parties communes calcinées, de la suie partout, aucune vitre est intacte, la charpente de la toiture en partie calcinée, tout est à refaire pour un temps indéterminé ? Quels seront des futurs acheteurs qui investiront dans l’achat d’un appartement d’un immeuble si sinistré, entaché de ce désastre, même rénové, et qui payera cette rénovation ?

Autant de questions qu’ils se posent dans leur détresse, sachant que les assurances ne payeront qu’après l’enquête de responsabilités qui apparaît délicate auprès du «présumé» propriétaire, (un doute subsiste à ce qu’il soit le propriétaire de l’appartement 11 du premier étage). Cette personne qui fut elle-même tabassé ne se souvient même plus de rien, et elle quitta les lieux en mai 2012 !

Ce ne sont pas les SDF qui occupaient l’appartement qui sont à la rue, puisque l’un deux en avait les clés, mais les habitants de l’immeuble, comme s’ils devaient payer l’inertie d’une administration qui connaissant la gravité de la situation et qui n’a rien fait d’autre que des courriers et des constats. On pourrait presque supposer qu’il était préférable aux pouvoirs publics de ne pas intervenir, les SDF avaient un toit, alors tout était bien.

Ce qui devait arriver arriva, malgré qu’il fut maintes fois dénoncée, par le Conseil syndical de cet immeuble et ses habitants, aux pouvoirs publics, l’extrême et intolérable situation provoquée par ces SDF. Plusieurs fois l’appartement prit feu, mais sans gravité pour les occupants de l’immeuble. Il était mentionné dans leurs courriers que les occupants de cet appartement étaient en déchéance maximale. Rendez-vous compte, les lieux communs servaient d’urinoirs et même parfois d’épanchements sur les paillassons des portes d’entrée des appartements voisins, dégageant une odeur pestilentielle qui envahissait la cage d’escalier.

L’inconscience du «présumé» propriétaire, qui donna les clés à un SDF, et deux de ses amis, d’ailleurs, aussi ses amis, leur misère et leur soulographie, associée au laxisme des pouvoirs publics voila la triste vérité.

L’occupant SDF imbibé d’alcool sombrait parfois sous son effet sur les marches des escaliers, et y vivait, avec ses amis au milieu de détritus et de chiffons dans des conditions défiant l’imagination. Un appartement dévasté, sans électricité, (contrat EDF résilié par le curateur qui héberge le «prétendu» propriétaire), sans gaz depuis plusieurs années à cause des incendies précédents, sans eau par suite d’une robinetterie non fonctionnelle. L’occupant, nanti des clés, reconnu l’origine accidentelle du feu par l’utilisation…….d’un camping gaz !

Comment exprimer la tristesse de ces familles qui en quelques heures sont à la rue, ne sachant comment faire face à cette situation. On ne trouve pas de mots assez forts, d’autant qu’elles se sont mobilisées pour faire connaître depuis longtemps la gravité potentielle de la situation qu’elles subissaient. Bien sûr notre situation économique est originelle à ces désastres puisque, malheureusement d’autres se produisent avec encore plus de gravité par des morts dont des enfants. Alors habitués à ces drames, les pouvoirs publics sont rodés et tardent à agir, laissant pourrir la situation. Mais là, ils furent alertés, et plusieurs fois, même par lettres recommandées, Mais qui aurait pris la décision d’empêcher ces SDF d’habiter l’appartement puisque l’un deux avait les clés ? Mais l’urgence absolue n’est-elle pas au dessus de toutes considérations ?

Le Conseil syndical de l’immeuble alerta les Services Techniques de l’Habitat de la Ville de Paris 17 boulevard Morland 75OO4 Paris dès le 26 janvier 2013 les mettant devant leurs responsabilité à faire appliquer un arrêté préfectoral en date du 17 juillet 2012 et d’un arrêté modificatif en date du 17 juillet 2012 exigeant son nettoyage et sa réfection avant le 21 septembre 2012, voir la lettre du conseil syndical APPT.11.janvier 2013.courrier.

Le rapport L 1311-4 du 10 juillet joint à la lettre du préfet de la région Île de France en date du 05 septembre 2012 précise les conditions de l’état de délabrement de l’appartement, voir 4583_001-1.

Pour des informations complémentaires vous pouvez m’écrire en utilisant le widget «écrivez-moi» dans la colonne de droite du blog originel au Monde.fr.

 

L’immeuble pour vous faire une idée