Longtemps considéré comme le « tombeur » des Ministres de sports au Cameroun, Iya Mohammed l’actuel  président de la Fédération Camerounaise de Football semble au crépuscule de son règne. Une chute brutale et vraisemblablement logique, qui devrait s’officialiser dans les tous prochains jours ; surtout quand on sait qu’il est depuis quelques semaines sur des charbons très ardents ; que ce soit du côté de la Société de Développement de Coton (Sodécoton)  où il est directeur depuis plusieurs décennies,  que du côté de la Fecafoot.

Tout a commencé au mois de mars dernier, quand le Ministère chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat a retenu contre lui plusieurs fautes de gestion au niveau de la Sodécoton.  Des fautes  commises entre 2005 et 2010, et qui aurait causé à cette société étatique située au nord du pays un préjudice de plusieurs centaines de milliards de francs C.F.A.

Seulement, au moment où l’on s’attendait à voir ce « tout puissant » du football camerounais devant les juridictions du pays et peut-être aussi démis de ses fonction de Directeur Général de la Sodécoton, d’autres ennuis, et pas des moindres, ont éclaté contre lui au  niveau de la Fédération Camerounaise de Football où il est Président depuis  le 11 avril 2000.

En effet, dans un bras de fer qui l’oppose depuis quelques temps à  Adoum Garoua le Ministre camerounais des Sports et de l’Education Physique au sujet du processus électoral  en cours à la  Fédération camerounaise de football et au sein de  ses ligues décentralisées, Iya Mohammed a finalement été désavoué la quasi-totalité de ses collaborateurs immédiats, qui pensent comme le Ministre que l’ouverture d’un débat avant la ténue de ces élections s’avèrerait  indispensable. Ce que réfute jusqu’ici et  catégoriquement Monsieur Iya, qui menace de saisir la FIFA,  pour cette « ingérence » du « politique » dans le football.

Malheureusement, le cri d’Iya Mohammed semble n’avoir   aucune chance d’être entendu. Surtout quand on sait qu’il a été officiellement désavoué ce lundi 08 Avril 2013 par l’ensemble de ses vice-présidents, et même par le du comité d’urgence de la Fédération, qui ont conjointement adressé une correspondance au secrétariat général de la Fifa, pour dénoncer l’attitude de leur chef :  « Nous avons l’honneur de vous informer que nous, membres du Comité d’urgence, nous nous désolidarisons de toute démarche tendant à exacerber les tensions que connaît actuellement la famille du football camerounais. Ces tensions qui s’étaient traduites au mois dernier par des barrages impliquant des armes blanches et des armes à feu dans la région du Littoral, s’accentuent davantage avec la tenue clandestine des élections dans certains départements au mépris de la loi » ont-ils indiqué, avant d’ajouter « nous sollicitons l’ouverture des discussions entre les différents acteurs de notre football dans le but d’examiner profondément certaines revendications qui nous semblent fondées, notamment celles relatives à I’article 4 du statut spécial des ligues décentralisées qui est en contradiction avec les statuts de la Fécafoot, et à l’exclusion des joueurs du processus électoral»

Un véritable désaveu de la part des collaborateurs de  Monsieur Iya,  qui passerait actuellement  des moments plus que difficile. Un président en difficulté qui présente pourtant   un bilan relativement positif à la tête de cette fédération avec 02 trophées de Coupe d’Afrique des Nations en 2000 et 2002, 01 Trophée du tournoi de football aux jeux olympique de l’an 2000, et une finale de la coupe de confédérations de football en 2003.