Et si nous étions sérieux…

  Les dictons fournissent une foule d’idées toutes faites. Nous avons, au choix : faites ce que je dis… Nous avons les hommes politiques que… La paille et la poutre… (Mat. 7-3, pour Veritas).Qui n’a jamais péché lui jette… A consommer avec modération et à compléter !

   

     Quelques remarques s’imposent à l’heure du coup de balai et de la quête du Chevalier Blanc. Même plus blanc que blanc, à la Coluche. Des messieurs Propre à tous les étages.

    1°- Nous avons élu nos représentants. Cahuzac à Villeneuve-sur-Lot comme les Balkany à Levallois. Peut-être se présentaient-ils d’autres candidats plus intègres, mais ce sont eux les élus.

    2°- Qui n’a jamais demandé que son enfant soit dans une bonne classe, une dérogation pour l’école ? Qui n’a jamais sollicité mairie ou autre pour un stage ? Qui n’a jamais essayé de soustraire des menus profits de sa déclaration d’impôts ? Qui n’a jamais essayé de trouver un aménagement pour construire ou s’agrandir ? La liste est interminable.

    Nous voulons TOUS des  privilèges, grands ou très petits, à condition que les autres ne les aient pas aussi. Plein de publicités insistent sur des avantages « personnalisés », des offres exceptionnelles. Du baratin, certes, mais un état d’esprit « privilège ».

     Las, lorsque nous nous apercevons que c’est la conduite ordinaire de nos élites, nous ne le supportons plus. Nous exigeons d’eux une exemplarité que nous sommes bien incapables d’avoir. Il doit exister une hiérarchie dans la privilégiature, beaucoup pour moi qui suis au  bas de l’échelle et très peu pour ceux qui sont plus haut dans la société.

     Le plus souvent les turpitudes des grands sont trop importantes, trop secrètes, trop compliquées pour que l’on puisse rêver les atteindre. Et  cela nous est insupportable, à nous petit Robespierre -il a fini décapité- pour que l’on ne souhaite pas une révolution qui ne changera rien du tout. Les goulags totalitaires ont autant tué et été porteurs d’injustice au nom du petit peuple des non nantis. 

     Il est toutefois curieux que nous continuions à élire ceux à qui, par vengeance ou envie, l’on a envie de couper la tête ! Sans doute un léger remords en raison de nos actions critiquables, que généreusement nous nous pardonnons. 

     Nous voulons que tous ceux qui ont trempé les doigts dans la confiture et s’en sont gavés avec une louche soient les boucs émissaires qui cachent mon petit doigt à peine teinté de marmelade.

    Arrêtons de réclamer la transparence  quand on est incapable de dire à son voisin combien l’on gagne.

     Arrêtons de réclamer que les hommes publics rendent tout public alors que notre vie privée ne regarde personne.

     Il est comique d’imaginer un système qui rendrait la classe dirigeante, l’élite, transparente, translucide, honnête, exemplaire, système à l’intérieur duquel rien n’aurait changé pour nous. Doivent-ils être les saints qui nous autorisent à rester de petits pécheurs ?

     Les caractéristiques morales et éthiques de l’humanité sont égales pour tous. Elles sont depuis toujours malmenées. Réclamer qu’une fraction de notre société doive les symboliser relève de l’utopie.

    J’entends qu’ici on propose une nuit du 4 août le jour du 5 mai. Est-ce bien sérieux ?

   La situation, grave, actuelle justifie des améliorations. Et nous ne voulons pas que ces justes améliorations s’appliquent à notre égard : on paye déjà assez d’impôts, on travaille déjà trop, on craint pour notre retraite.

    Nous sommes tous, ayons le courage de le reconnaître des mini Cahuzac. Alors réclamons de la part de l’Etat le possible. Si nous renversons la table, où poserons-nous notre écuelle ?