Bien que prévu par la constitution de 1996, ce n’est que cette année 2013 que le Président Paul Biya a jugé nécessaire de mettre sur pied le Senat. Ainsi, au soir du 14 avril prochain, le parlement camerounais aura sa chambre haute. À l’heure actuelle, tout le matériel est rassemblé, les candidats ainsi que les bureaux de votes connus ; et, les électeurs n’attendent plus que ce jour, pour choisir leurs sénateurs.
Seulement, à exactement deux semaine de la tenue de ce scrutin historique, une voix – et pas des moindres- s’est levée ces derniers jours, pour demander aux camerounais de manifester, afin de pousser le Président de la République à renoncer à la mise sur pied de ce Senat. Une prise de position bien que tardive, qui risque de jeter un sérieux discrédit sur cette nouvelle institution.
En effet, au cours d’une conférence de presse donnée ce vendredi 29 Mars 2013 à Yaoundé, Edith Kah Walla la présidente nationale de la Cameroon People Party (CPP) a invité les camerounais à arborer chaque vendredi des vêtements noirs, pour marquer leur opposition au sénat que veulent mettre sur pied les autorités camerounaises. Pour l’ancienne militante du SDF et candidat malheureuse aux présidentielles de 2011, le Senat dans sa configuration actuelle ne peut rien apporter au peuple camerounais ; ceci, pour plusieurs raisons :
– Le coût de cette chambre
Madame Kah Walla ne comprend pas qu’on puisse mettre sur pied dans un pays sévèrement touché par la pauvreté et le chômage une institution qui coutera au contribuable plusieurs dizaines de millions par mois. Pour elle, les autorités camerounaises gagneraient à injecter cet argent dans des projets sociaux tels que la construction des hôpitaux, la distribution de l’eau potable…
– La configuration de ce Senat
Il convient de rappeler que sur les 100 sénateurs qui composent cette chambre, 30 sont nommés par le Président de la République ; en raison de 03 par région. Une formule que condamne très fermement la « chair Woman » du CPP. Car dit-elle, comment un Président de la République peut-il nommer des gens chargés de contrôler son travail ainsi que celui de son gouvernement : une vraie incongruité !
– Le contexte dans lequel le scrutin est organisé
Edith Kahbang Walla estime pour sa part que rien n’obligeait Paul Biya à mettre sur pied cette chambre en l’état actuel des choses ; quand on sait les conseils régionaux tel que prévu par la constitution de 1996 ne sont toujours pas mis en place.
Bien que ces récriminations de l’opposante soient fondées et légitimes, elle n’a pratiquement aucune chance d’être entendue. Espérons tout au moins qu’on prendra en compte certaines de ses préoccupations lors de la mise sur pied effective de cette nouvelle chambre du parlement camerounais.