Plus que trois semaines et le Cameroun se dotera pour la première fois d’un Sénat. A ce jour, Election Cameroon (l’organisme « indépendant » chargé de l’organisation de ce scrutin) a déjà reçu toutes les candidatures, et procède depuis quelques temps  à leurs validations. Aussi, l’heure est actuellement celle de la préparation du matériel électoral ; notamment les bulletins, les urnes, les isoloirs ainsi que tous les autres nécessaires, afin que cette élection historique se passe sans  anicroches.

Cependant, bien que le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au pouvoir soit donné « vainqueur » par tous les observateurs,  il convient de préciser que cette première sénatoriale camerounaise pourrait au finish nous réserver beaucoup surprises. Ceci, en raison de plusieurs facteurs :  

–         L’électorat

Contrairement aux autres élections jusqu’ici organisées  au Cameroun, l’élection sénatoriale a ceci de particulier qu’il est un scrutin à suffrage indirect. Ainsi, l’électorat est composé uniquement des conseillers municipaux. Donc,  des personnes plus ou moins « averties », qui ne pourraient facilement pas céder aux petites manipulations.  Aussi, avec seulement quelques milliers d’électeurs, le moindre tripatouillage  sera facilement circonscrit.

–         Trop de « déçus » au sein du RDPC

Dès l’annonce de la tenue de ces sénatoriales camerounaises en 2013, plusieurs cadres du parti au pouvoir ont manifesté leur désir de se porter candidat à l’élection. C’est ainsi que la commission centrale chargée de valider en  interne les candidatures du RDPC  s’est vue confier plusieurs milliers de candidatures. Tout ceci, pour 70 places ouvertes.

En fin de compte, cette commission s’est trouvée obligée de faire beaucoup de mécontents. Des mécontents qui pour la plus part restent  bien influents dans le parti. C’est le cas pour Charles Ateba Eyene, Charlemagne Messanga Nyamding, et surtout l’actuel Président de l’Assemblée Nationale Cavaye Yéguié Djibril, qui aurait vu sa candidature invalidée. Reste alors à savoir quelle attitude adopteront  ces mécontents !

–         L’entrée en lice de Ni John Fru Ndi

Pour une première fois, le leader de l’opposition camerounaise a accepté de se lancer pour un scrutin régional. Une présence qui a coup sûr apportera à ce rendez-vous un autre engouement. Aussi, à l’opposé des « coup de becs » enregistré dans le parti au pouvoir, le SDF s’est illustré au moment du choix de ses candidats par une discipline « extraordinaire ». Toutes choses qui confortent les chances de ce parti.

Avec tout ceci, l’on se rend compte que rien ne semble acquis pour cette sénatoriale camerounaise. Serrons donc juste les doigts,  et attendons !