« Mon ascension a été progressive ; ceux qui montent d’un coup tombent d’un seul coup » disait Me Olivier Metzner. Un des plus grands avocats de France. C’était , dit-on dans le milieu, la référence vers laquelle se tourner en cas de grosse panne. On dit de lui qu’il était devenu le « Code pénal » personnifié ! 

 

Les dossiers les plus épineux lui étaient confiés : Clearstram,  Kerviel, Bettancourt, Yvan Colonna, Jean-Marie Messier, l’ex dictateur du Panama Manuel Noriega, accident du Concorde, etc. Il trouvait un malin plaisir à faire trembler le tribunal pour prendre la défense d’un petit trader qui met en péril une banque, la Société générale ; un Dominique de Villepin pris entre les griffes de Nicolas Sarkozy; une héritière face à un empire en voie de dilapidation ; un Bertrand Cantat face à une famille éplorée, etc. 

 

Une brillante carrière avec à la clé une de ces réussites professionnelles et financières à faire pâlir de jalousie ses congénères : hôtel particulier dans le VII ème arrondissement de Paris, île privée dans le golfe du Morbihan, jaguar, chauffeur, etc. Solitaire, il s’investissait énormément dans un travail des plus stressants, avec tout ce qu’il comporte comme rivalité et coups bas… 

 

Son corps inanimé a été retrouvé au large de son île privée. Une lettre aurait été trouvée à son domicile : il se serait donné la mort. Cet immense ténor normand, amateur de cigares a craqué à l’âge de 63 ans. « J’avais une admiration intellectuelle pour lui, mais ça ne m’empêchait pas de croire à tort qu’il pouvait manquer de cœur et de sensibilité. Les conditions de sa mort me permettent de réexaminer tout ça et de voir qu’Olivier Metzner avait lui aussi ses fragilités.  », avoue Georges Kiejman. « Derrière un colosse, se cachait un homme fragile ». Les apparences sont si trompeuses . 

 

Bientôt fuseront de toutes parts les condoléances. Des condoléances inversement proportionnelles à l’amitié. Que son âme repose en paix !