Les enlèvements tous azimuts constituent ces derniers temps l’un des modes d’expression le plus prisé entre la Syrie, le Liban et bien ailleurs. Récemment le ministre de l’Intérieur libanais, Marwan Charbel, avait d’ailleurs mis en garde contre de tels agissements qui font du tort à l’économie et au tourisme du pays !
Après l’enlèvement des pèlerins chiites par l’opposition syrienne, 21 membres philippins de la Force de l’observation du désengagement sur le Golan (FNUOD) ont connu le même sort. Le rapt a été revendiqué par le groupe rebelle, « Brigade des martyrs de Yarmouk ». Positionnée sur le Golan depuis 1974, cette force de l’observation a pour mission de faire respecter le cessez le feu entre la Syrie et Israël.
En raison de l’intensification des frappes dans le secteur proche du village de Jamla où ces derniers étaient détenus, le convoi de l’ONU, habilité à les libérer, a préféré manoeuvrer en douceur plutôt que de mettre en péril la vie des soldats en question.
S’imaginant avoir déniché le bon filon, les ravisseurs eux, en ont profité pour jouer la surenchère et tenter d’obtenir la satisfaction de certaines de leurs exigences. De son côté, Israël s’est mise en mode inquiétude, allant jusqu’à imaginer l’improbable : l’éventualité du rapatriement de ces forces responsables de l’ordre et ses incidences immédiates sur le terrain.
Et au grand soulagement de tous, les casques bleus ont enfin été évacués hier ; ils sont tous sains et saufs! Ils ont été accueillis à bras ouverts en Jordanie par le ministre responsable des Affaires étrangères ainsi que par l’ambassadeur des Philippines en Jordanie. A l’heure actuelle, leur destination après la Jordanie est tenue secrète.
Un dénouement heureux que vient malheureusement ternir l’annonce de la mort des sept otages par le groupe islamiste nigérian Ansaru. Enlevés le 16 février dernier dans le village de Jama’are dans l’Etat de Bauchi au nord du Nigeria, ces personnes d’origine, libanaise, syrienne, grecque, britannique, italienne, travaillaient pour le compte d’une société libanaise de construction, « la Setraco ».
Leurs ravisseurs prétendent avoir été poussés à commettre l’irréparable suite aux actions menées par les gouvernements britannique et nigérian ; suite aux exactions et arrestations consécutives au rapt. Le groupe Ansaru avec à sa tête Khalid al Barnawi est coutumier de ce type de fonctionnement. En mars 2012, la tentative de libérer deux otages qu’ils détenaient avaient tourné au fiasco se soldant par la mort de ces derniers.
Ce groupe n’est qu’une excroissance du groupe Boko Haram réputé pour son radicalisme, lequel met le Nigéria sens dessus dessous. L’exécution des sept otages coïncide malheureusement avec les attaques menées par le Nigéria contre le groupe Boko Haram à Maiduguri au Nord Est du Nigéria. Quand la vie de personnes innocentes est mise en péril, il est à se demander s’il faut se doter de courage ou d’inconscience pour qu’un gouvernement prenne la décision de se lancer dans des opérations de grande envergure. Sous prétexte de ne pas vouloir céder à l’intimidation…