Un de ces matchs de football comme tant d’autres qui aura dégénéré. Il s’était déroulé en février 2012 à Port Saïd et avait opposé deux équipes, la Cairote, Al Ahly et la locale Al Masry. A la fin du match, les supporters de l’équipe perdante auraient brandi des banderoles aux inscriptions désobligeantes à l’encontre des gagnants. En guise de riposte,  des supporters d’Al Masry auraient envahi le stade munis de leurs gourdins et de leur rage. 

 

S’en est suivi un mouvement de panique générale qui a entrainé la mort de 74 personnes, parmi lesquelles certaines victimes de bousculades qui auraient succombé suite à des chutes du haut des gradin alors que d’autres auraient été piétinées. Simultanément un incendie à l’origine indéterminée, accompagné d’une coupure de courant, s’est déclaré, donnant du grain à moudre aux tenants de la thèse de conspiration orchestrée par les partisans de l’ancien président. Des scènes apocalyptiques dans un stade plongé dans le noir total. Dispositifs de sécurité et secours n’ont pas été à la hauteur devant l‘ampleur de la tragédie. 

 

Le Tribunal du Caire vient de confirmer les sentences prononcées en janvier dernier : il y aurait bien 21 condamnations à mort par pendaison ; en plus 19 peines de courte réclusion cinq à la perpétuité. Vingt huit accusés dont 7 fonctionnaires de police, s’en seront plutôt bien sortis car le Tribunal a prononcé leur acquittement. Jugé  partial  pour les uns et laxiste pour les autres, ce verdict a mis le feu aux poudres. 

 

Au Caire, à Port Saïd, les manifestants grondent ;  des pneus brûlent, des locaux sont incendiés dont ceux de la Fédération égyptienne du football du Caire. Port Saïd, longtemps marginalisé sous l’ancien pouvoir, qui a été récupéré par les islamistes est déçu : il est le bouc émissaire dans l’histoire et les condamnations capitales frappent de plein fouet les siens alors que la défaillance des services de secours n‘est pas prise en compte. Quant au club du Caire, soutien inconditionnel de la révolte de 2011, il compte parmi ses rangs les principales victimes de la tragédie ; il dénonce la clémence de la justice par rapport à certains policiers et réclame des sanctions exemplaires sous peine de « semer le chaos ». 

 

 Décidément les hommes ne ratent jamais l’occasion de pourrir tout ce qui leur tombe sous la main. Censé être le symbole même de la non-violence, ils ont définitivement corrompu le sport !

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