Des morts pour rien!

Les libyens commémorent depuis quelques jours le 2e anniversaire de l’éclatement des manifestations qui, parties de Benghazi en Février 2011,  avaient réussi quelques mois plus tard à mettre fin à 42 ans de règne de Mouammar Kadhafi.

En effet, s’inspirant de la Révolution Tunisienne et manipulés par les puissances occidentales, des Libyens ont pris les armes en 2011 contre leur guide, espérant mettre fin à leurs « souffrances ». C’est ainsi qu’ils parviendront – avec l’aide des frappes de l’OTAN – juste après  quelques  mois de guerre civile à assassiner un homme qui durant plusieurs décennies avait réussi à faire de son peuple l’un des plus heureux au monde.

Seulement, deux ans après, les retombées de leur  « audace » tardent toujours à venir. Pire encore, rien ne semble se pointer à l’horizon ; toutes choses qui laissent planer sur la Libye post-Kadhafi l’ombre d’une nouvelle révolution. Car ceux-ci se sont enfin rendu-compte qu’ils ont été dupés par les occidentaux, et la France particulièrement.

D’ailleurs, ce vendredi 15 Février, au moment où la Libye commémorerait officiellement le deuxième anniversaire de sa révolution,  de nombreux appels à manifester avaient été lancés par des mouvements de la société civile et partis politiques. Une situation qui a poussé les actuelles autorités à prendre des mesures sécuritaires spéciales : les frontières avec la Tunisie et l’Egypte  fermées jusqu’à lundi ; tout comme des points de contrôle mis en place à Tripoli et dans de nombreuses autres villes.

Aussi, bien que de nombreuses personnes se soient déportées dans la rue notamment à Benghazi pour fêter cet évènement, cela ne devrait pas nous voiler les yeux sur le malaise profond que vivent aujourd’hui le peuple libyen. Car plusieurs mois après la chute du guide, la situation sécuritaire du pays reste encore précaire ; les infrastructures restent en très mauvais état. De nombreuses entreprises nationales et des institutions sont encore à Tripoli. Plus grave, une bonne partie de la population se sent encore délaissée. En effet, ceux-ci l’ont fait savoir dans un reportage réalisé tout récemment par la chaine de télévision Qatarie Al-Jazeera  « Cette révolution ne nous a rien apporté. Nous sommes encore des esclaves. Il n’y a pas de sécurité. Kadhafi était un homme mauvais, mais… il n’a jamais bombardé ma maison. La situation est-elle meilleure aujourd’hui?» a lancé au reporter d’Al- Jazeera, un libyen presque en larmes. Dès lors, l’on comprend que les libyens ont encore du chemin à parcourir !