Sylvain Tesson est ce qu’on appelle familièrement un écrivain-voyageur. Il fait l’actualité avec son dernier livre "Géographie de l’instant" (Editions de l’équateur).

L’écrivain expliquait encore récemment dans l’émission de Thierry Ardisson; "salut les terriens!" que depuis l’enfance, il était dévoré par l’envie d’évoluer dans les grands espaces.

Ainsi, encore enfant, il arpentait les toits de Paris en s’imaginant plutôt grimper sur des montagnes vertigineuses comme l’Everest ou le K2…Pour l’homme qu’il devint par la suite, les limites géographiques ordinaires pour tout être humain étaient pour lui décidément trop astreignantes.

Même si aujourd’hui, l’écrivain est encore un homme jeune d’une quarantaine d’années, son goût pour les grands espaces et l’aventure l’ont déjà amené aux quatre coins du monde. Mais ce que l’écrivain aime par dessus tout c’est l’aventure "intérieure" qu’il éprouve de façon extrême quand il va vivre pendant des mois dans des déserts, que ce soient les déserts chauds d’Afrique ou froids de Sibérie. 

Dans les forêts de Sibérie, il raconta que son quotidien était fait de pêche, chasse, de lecture et donc, d’écriture. Aller dans des contrées retirées, c’est aussi le moyen, explique-t-il dans ses interventions publiques, de se détacher du temps, car il ne sert à rien dans de tels endroits de consulter une montre ou un téléphone portable, tout ce qui vous montre le temps défiler, comme on le fait tant dans notre vie de tous les jours.

 

Dans ses périples, notamment ses séjours dans les déserts, Sylvain Tesson va volontairement se couper du monde, de la civilisation et de son rythme trépidant.

L’homme a soif d’aventure, de grands espaces mais surtout de liberté et se permet donc de s’affranchir de toutes ces chaines invisibles de la vie en société: le temps qui passe de façon accélérée, la dépendance au confort matériel, la superficialité de la plupart des relations humaines…

Dans cette solitude recherchée, désirée, l’écrivain se laisse "toucher" par les sensations (les morsures du froid de Sibérie par exemple), il laisse vivre toute une vie intérieure qui ne demande qu’à s’exprimer et à s’extérioriser.

De cette vie intérieure, de cette rencontre avec lui-même, avec sa vérité, il en extrait des mots, des phrases où l’écrivain prend le dessus, traduisant cete expérience intime par des mots choisis, employant un ton poétique, émouvant..  

Toutes proportions gardées, j’ai souvent rêvé de ce type d’expédition dans un endroit coupé du monde, en quête (métaphysique ?) de ma propre vérité mais ce type d’expérience est par définition très éprouvante, vu les conditions de vie plus que spartiates, et en étant soumis à des températures extrêmes…Aurais-je ce courage ? Rien n’est moins sûr ! peut-êre n’est-ce pas à la portée du commun des mortels.

Tout le monde n’est pas Sylvain Tesson, l’homme aux grands espces et à la soif de liberté insatiable.