Photo: Nicolas VISSAC / AFP

Après la reconquête de Tombouctou et de Gao, la seule et unique grande ville du nord mali à être encore aux mains des   rebelles était Kidal. Une localité située à 1500 km, au nord de Bamako. Une ville qui jusqu’à tout récemment était l’autre fief du mouvement Ansar Dine. Seulement, depuis le début des frappes françaises, les combattant de ce mouvement terroristes  ont  fuit tous les centres urbains, pour se refugier dans les montagnes. Et, après leur départ, Kidal est tombée aux mains du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et du Mouvement Islamique de l’Azawad, un mouvement dissident d’Ansar Dine.

L’on a ainsi appris mardi dernier que les troupes françaises ont pris le contrôle de Kidal. Mais, sans « le moindre coup de feu ». Ceci, en dépit de la présence sur place des  mouvements séparatistes suscités. Aussi, la France a indiqué qu’elle a mené seule cette opération, sans le soutien de l’armée malienne comme ça a été le cas pour les autres localités reconquises.

Plus loin, au lendemain de la reprise de Kidal, l’on a appris que les combattants du MNLA et du MIA s’y trouvent encore, et y circuleraient sans être inquiéter. Pire encore, ceux-ci collaboreraient même avec les soldats français. Et, au jour d’aujourd’hui, Paris demande à Bamako d’entamer dans les tous prochains jours des discussions avec ces deux mouvements. De leur côté, le MNLA et le MIA (avec l’accord de la France) souhaiteraient conserver le contrôle de la ville de Kidal, jusqu’à l’aboutissement desdites négociations.  À ce jour, aucun soldat Malien, encore moins africain,  ne se trouve dans Kidal. Une situation que ne comprennent pas les autorités de Bamako. D’ailleurs, selon des sources concordantes, des voix se feraient même déjà entendre  au sein de l’armée malienne, pour dénoncer cette attitude suspecte de la France.  »En allant seule à Kidal, on ne comprend pas la position de la France, car elle est ambiguë » a lancé un officier supérieur de l’armée malienne  au reporter d’un site internet africain.

Longtemps pointée du doigt comme principal soutien des mouvements séparatistes Touaregs du Mali par de nombreux spécialistes, il n’existait jusqu’ici aucune preuve de culpabilité contre la France. En décidant d’aller seule dans Kidal à la rencontre du MNLA, la France confirme donc ces soupçons. Et, à compter d’aujourd’hui, le Mali et l’Afrique toute entière devraient comprendre que la France est au Mali pour ses intérêts propres, et non à la recherche de  la paix. Vivement que l’Union Africaine prenne ses responsabilités, en rappelant à l’ordre Monsieur François Hollande.