Le bilan des morts connus à partir de la prise sanglante d’otages qui a duré quatre jours en Algérie s’est alourdi aujourd’hui après la découverte par les forces de sécurité de nombreux cadavres de plus, certains grièvement brûlés, dans un complexe de production de gaz au fond du Sahara.
De nouveaux rapports ont fait état de victimes qui viennent des Philippines. Les responsables algériens ont également affirmé pour la première fois que certains preneurs d’otages ont été arrêtés.
«Il y a une vingtaine de corps », a indiqué un haut responsable algérien après les nouvelles découvertes qui ont été faites depuis hier, au lendemain d’un assaut final sur le siège. « Ceux-ci sont en train d’être identifiés ».
Le comptage préliminaire des 23 otages morts semble certainement augmenter, ont confirmé les responsables.
« J’ai très peur que les chiffres montent », a confié le ministre algérien de la communication à la presse.
Malgré la confusion persistante sur le nombre exact d’otages morts, l’évaluation du ministre a été confirmée aujourd’hui quand le ministère des Affaires étrangères aux Philippines a annoncé pour la première fois des pertes parmi ses ressortissants, en disant : « 22 Philippins étaient parmi les otages morts et 4 sont disparus ».
En outre, une source gouvernementale non identifiée a informé la presse que le Japon compte 9 de ses citoyens morts, ce qui en fait le plus lourd bilan par pays signalé jusqu’à présent. Selon les derniers comptes, 10 autres japonais sont portés disparus. Les fonctionnaires de Tokyo ont refusé de confirmer ces chiffres.
Le bras de fer entre les islamistes radicaux et plusieurs dizaines de services de sécurité algériens sont venus à une conclusion sanglante, samedi dernier, lorsque les algériens ont agressé les ravisseurs à l’usine où des centaines d’algériens et des dizaines de travailleurs expatriés ont été employés.
Les victimes des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, du Japon et d’autres pays ont été tuées après des heures de pénible captivité dans laquelle certains ont été forcés de porter des explosifs. Un nombre inconnu d’otages sont morts dans l’assaut depuis samedi. Les responsables algériens ont confirmé par ailleurs que la plupart des preneurs d’otages restants, qui, selon eux, sont des disciples de Mokhtar Belmokhtar, un chef de guerre lié à Al-Qaïda basé dans le nord du Mali. Un site Web régional a indiqué qu’il avait publié une vidéo revendiquant la responsabilité de l’attaque.
Les détails exacts sur les victimes qui ont été pris en otage, qui se sont échappés et qui ont été tués, est resté hier inégal et contradictoire pour beaucoup de raisons, y compris le nombre et le statut des américains capturés dans les événements. Un haut fonctionnaire américain a indiqué que pas moins de 10 otages américains ont été saisis sur le champ de gaz. Cependant, un autre responsable américain a dit que certains ressortissants qui étaient sur place ont survécu. Un responsable de BP, l’une des sociétés d’exploitation du complexe, a identifié un survivant américain, et le bureau d’un député du Texas a dit qu’il y avait un autre. Toutefois, un haut responsable algérien interviewé ce dimanche a ajouté que « sept américains ont été libérés ».
[b]Moralité : la sécurisation de sites sensibles de ce genre de produits (et autres) ne peut être confiée à des agents mal entrainés. L’Algérie a interdit aux occidentaux de se garantir par eux mêmes, le résultat est là. Honte à l’Algérie pour avoir par orgueil national mal placé failli à leur parole de veiller sur les collaborateurs des compagnies opérantes.[/b]