Le 10 janvier, une grande vente de charité sera organisée à Tripoli pour financer un refuge destiné à recueillir une trentaine de chats, chiens, canards et oies. Une nouvelle cause pour Brigitte Bardot qui va sans doute appuyer l’initiative du groupe Facebook Save Semsa’s Dogs & Cat. Oh, incidemment : Semsa est cette pharmacienne bosniaque tripolitaine qui, le 21 novembre, a été assassinée à son domicile. Le fait est devenu si banal que, sans la présence de sa quarantaine d’animaux domestiques laissés à eux-mêmes, il serait passé inaperçu…
Avis à Bernard-Henri Lévy et Brigitte Bardot : il y a tant et tant à faire encore pour la Libye de l’après-Kadhafi. C’est assez édifiant, car alors que les assassinats ne se comptent plus en Libye, la mobilisation est forte pour trouver un refuge aux orphelins subsistants de Šemsa Kuduzovic. Il s’agit de chiens et de chats (et les oies, et les canards, que sont-ils donc devenus ?) et leurs photos agrémentent la page Facebook du groupe Save Šemsa Dogs and Cats.
Au passage, incidemment, une bonne âme espagnole demande, sur le « mur » de la page, comment et pourquoi la maîtresse des amis à quatre et deux pattes a été assassinée.
La question reste sans réponse, mais la mobilisation internationale joue à plein… Deux animaux ont trouvé à être adoptés à Tunis, deux autres à Milan, un à Copenhague, &c.
Voici quelques jours, je me documentais sur la situation en Bosnie, Irak, Libye…
Sur le site du Libya Herald, incidemment, je tombe sur un article racontant comment, le 21 novembre, à Tripoli, dans le district chic d’Ain Zara, la pharmacienne d’origine bosniaque Semsa Kudozovic avait été assassinée. Sans doute pour la cambrioler, peut-être en raison d’un règlement de comptes (elle était copropriétaire de sociétés à Malte), voire pour faire un exemple : arrivée en Libye voici 16 ans, la pharmacienne de 65 ans n’avait pu qu’être favorable à l’ancien régime, la Jamahiriya des Kadhafi…
Mon article débutait par l’arrestation de huit militaires et officiers musulmans bosniaques, accusés d’atrocités, crimes de guerre, exactions, &c. Aussi par l’assassinat récent d’un policier musulman de garde devant une église orthodoxe. Tiens donc, BHL, les criminels de guerre n’étaient pas que du seul côté serbe ? Comme me le commentait un ami serbe réfugié en France : « Bah, ils ont été mis à pied mais ne seront jamais jugés… ».
Je poursuivais avec les tensions communautaires et religieuses en Irak de ces dernières semaines puis j’abordais le cas de la Libye. L’un des fameux bogues qui minent Come4News, quand on saisit direct en ligne (là, c’était la variante « une autre personne édite votre page… ») a fait disparaître tout le corps de texte, laissant subsister le seul chapeau. Basta, je suis passé à autre chose…
La Libye dans le chaos
Et puis, ce matin, une bonne semaine après mon renoncement, je vois sur le site d’Atlantico qu’Alexandre Del Valle, géopolitilogue, attire l’attention sur le sort de la Libye. « La Libye s’enfonce dans le chaos et contamine les pays voisins », titre Del Valle qui fait état d’un fait ne m’ayant pas échappé samedi dernier : « vendredi, un nième officier lybien a été assassiné ».
Finalement, toutes les informations que j’avais compilées pendant des heures avant que le fameux bogue les renvoie dans les limbes y sont. Lisez donc…
En titrant sur des chiens, des chats, des compagnons domestiques, et Brigitte Bardot, j’aurais sans doute davantage contribué à faire lire le texte de cet universitaire. Suivez donc le lien supra…
Pour la Bosnie Herzégovine, je ne vais pas actualiser (le bogue peut à tout instant survenir de nouveau), mais de mémoire, cela donne cela : une instabilité chronique malgré les connivences entre catholiques croates, musulmans bosniaques, orthodoxes serbes, une corruption effrénée, un pays sous perfusion financière. Et puis l’émigration.
Il faut dire qu’on fait de juteuses affaires en Bosnie Herzégovine mais que, par exemple, depuis 1994 (début du conflit), la recherche scientifique a reçu moins de 0,02 % (chiffre au pif) du PIB du pays, alors que c’était cent fois davantage (idem, de mémoire) auparavant.
Cela n’empêche pas le pays de renforcer son (maigre) contingent militaire en Afghanistan.
Si la Croatie semble prête à rejoindre l’Union européenne, pour la Bosnie, en proie à d’incessants remaniements gouvernementaux, à la récession, au chômage, &c., ce n’est pas demain la veille. En plus, la pénurie alimentaire (et d’énergie pour les plus démunis) ne guette plus, mais s’approfondit.
Cela fera bientôt vingt ans… Pour des raisons politiques, le recensement, le premier depuis 22 ans, est bloqué. Il devait commencer cette année, mais cela risquerait de déstabiliser le pays.
L’Irak, toujours chaotique
C’était quand, déjà, la chute de Saddam Hussein ? Une bonne décennie. Le retrait américain ? Tout juste un an à peu près (déc. 2011). Pas besoin de vérifier les actualités du jour : il doit se produire des manifestations, des assassinats, des affrontements. Sur des bases mafieuses, économiques, politiques et surtout ethniques et religieuses.
Bref, tensions confessionnelles et attentats meurtriers. Les chiites et les Kurdes ne s’entendent plus, les sunnites se disent marginalisés, et manifestent depuis deux semaines au moins.
C’est bien résumé, dans Le Monde, par Jean-Pierre Luizard, récemment. Je me souviens du nom de ce chercheur et de sa conclusion : tout peut survenir, sans doute plutôt le pire que le meilleur.
Revenons à nos moutons
Évidemment, la situation en Irak (comme d’ailleurs en Libye, qui envoie armes et contingents) peut influer sur la syrienne. Le Baas irakien, ou ce qu’il en reste, considère que l’emprise de l’Iran sur l’Irak et la Syrie est devenue insupportable. Attendez-vous à savoir que jihad et salut national iront de pair (selon le Baas clandestin). Les pendaisons publiques n’y font rien (elles croissent, et il y a environ encore un millier de condamnés à mort, selon les chiffres officiels, mais il en existe d’officieux, plus importants).
Les attentats visent des personnes précises (ou pas), font des victimes collatérales (le plus souvent), mais les condamnations à mort sont aussi le moyen de se débarrasser de gêneurs.
Tout cela fait beaucoup d’animaux domestiques sans maîtres. Un corps expéditionnaire vétérinaire gagnerait à être constitué.
Brigitte Bardot se plaint donc du « mépris du gouvernement ». Le Français. Bosniaques, Irakiens, Libyens, aussi. Elle songe à s’expatrier. On peut lui conseiller la Libye : environ 75 000 réfugiés syriens y sont parqués dans des refuges ou tentent de s’entasser dans des appartements loués et certains de leurs animaux domestiques qu’ils ont pu amener avec eux vivent dans des conditions dramatiques.
Lu le courrier d’une lectrice du magazine [i]Ça m’intéresse[/i] qui déplorait qu’en évoquant les incidents mettant en cause la sécurité aérienne en raison des volatiles le mensuel ait relevé qu’ils n’avaient pas provoqué pour l’instant « [i]d’accident mortel[/i] ».
Cette Madame Chapon (forcément sensibilisé au sort des gallinacés, par ex.) développait l’argument « [i]la mort d’un oiseau ne peut-elle être qualifiée d’accident mortel ? Arrêtons cette dénégation animale. [/i]».
Certes, certes…
Au fait, finalement, les bogues de C4N ont du bon. Ma version originale (disparue dans les limbes) ne donnait pas assez d’importance au sort des animaux orphelins en Libye.
[b]Gaz de schiste : des fuites trois fois plus importantes que prévu……[/b]
L’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique suscite de nombreuses inquiétudes.
Alors qu’il était prévu qu’elles ne dépassent pas 2,4%, les fuites des puits d’un bassin gazier de l’Utah laissaient échapper 9% de leur méthane. L’info, diffusée par la revue Nature, montrerait que cette méthode d’exploitation des hydrocarbures cause plus de dégâts environnementaux que celle du charbon. Reste à savoir si ces fuites sont généralisées.
Publié le 06 janvier 2013 par Martin Koppe